A 16,7%,le taux d’épargne est en hausse

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16,7 : c’est, selon l’Insee, le taux d’épargne moyen des Français au 2ème trimestre 2009.

On rappelle que le taux d’épargne mesure la part du revenu des ménages qu’ils n’utilisent pas à des dépenses de consommation.

En hausse rapide

Le taux d’épargne était de 16% le trimestre précédent, de 15,3 % en moyenne en 2008, et de 15,6 et 15, 1% les deux années précédentes. Face à la crise, les Français ont donc tendance à augmenter leur épargne, alors même que celle-ci était déjà l’une des plus élevée d’Europe.

Un peu de pouvoir d’achat et beaucoup d’inquiétudes

Les données publiées par l’Insee permettent de comprendre ce qui se passe :

Picto chiffres 1 2 gif Le revenu disponible brut des ménages a augmenté au deuxième trimestre de 1,1 % après une stabilité au premier trimestre.

  • la masse salariale reçue par les ménages a été stable (après un premier trimestre en baisse de 0,7 %),

  • les prestations sociales ont augmenté sensiblement (+3 % après +0,6 %) du fait des mesures du plan de relance et l’accélération des allocations chômage, liée à la dégradation du marché du travail.

Picto chiffres 2 gif Lesdépenses de consommation des ménages étant stables en valeur (après -0,4 %), le pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages progresse de 1,1 % au deuxième trimestre 2009 (après +0,4 % au premier).

Picto chiffres 3 gif Les dépenses de consommation des ménages en valeur ne progressent que modérément (+0,2 % après – 0,3 %), le rebond du pouvoir d’achat se traduit donc mécaniquement par une nette hausse du taux d’épargne, qui passe de16,0 % à 16,7 % ce trimestre.

De toute évidence cela traduit un climat d’inquiétude et un comportement de prudence face à la crise et à la montée du chômage. Les Français ralentissent leur consommation, le crédit à la consommation se contacte et les Français s’efforcent de mettre de l’argent de côté. Crainte du chômage et du coup dur, certainement mais peut être aussi crainte que la montée des déficits publics ne se traduisent demain par de nouveaux impôts ou de nouvelles baisses des pensions et des couvertures sociales qu’il faudra alors compenser individuellement.

Le taux d’épargne financière explose:

L’Insee constate que le taux d’épargne financière progresse plus fortement encore, s’établissant à 7,4 %, après 6,4 %. De quoi s’agit–il ? Le taux d’épargne financière correspond à la part de l’épargne disponible pour effectuer des investissements financiers. En clair cela correspond à l’épargne constituée durant la période considérée moins l’investissement immobilier des ménages. Comme l’investissement immobilier des ménages a été en chute libre au début de 2009, il est normal que l’augmentation globale du taux d’épargne se traduise par une augmentation encore plus forte du taux d’épargne financière.

Pas forcément plus de placements financiers.

L’augmentation du taux d’épargne financière des ménages ne se traduit pas forcément par davantage d’investissements financiers effectivement réalisés. Au contraire, s’il y a eu des placements sur les livrets d’épargne au cours des premiers mois de 2009, il y a eu également des retraits (décollectes) sur certains produits financiers plus risqués. D’autre part il faut prendre en compte le moindre recours au crédit et les remboursements d’emprunt qui sont comptabilisés par l’Insee dans le taux d’épargne financière.

Et demain?

Cela va-t-il durer ? Oui, au moins jusqu’à la fin 2009 si l’on en croit le point de conjoncture publié par l’Insee le 1er octobre 2009.

Selon l’institut, au second semestre 2009, le pouvoir d’achat de l’ensemble des ménages marquerait le pas. Les pertes d’emplois se poursuivraient et la hausse du chômage pèserait encore sur les salaires. Les effets du plan de relance sur les revenus des ménages ralentiraient et le pouvoir d’achat serait aussi pénalisé par une légère remontée de l’inflation. Mais la consommation des ménages serait elle aussi quasiment stable (+0,2 % par trimestre) du fait de la prudence et de l’inquiétude des ménages.Le taux d’épargne resterait à 16,7 % et le taux d’épargne financière à 7,4 % (pas de reprise des investissements immobiliers). Sans que cela se traduise par une reprise globale forte des placements financiers, si les ménages continuent de chercher plutôt à se désendetter.

Pour aller plus loin :

Insee : Les comptes nationaux du 2ème trimestre 2009

Insee : le point de conjoncture : Prévisions pour le 2ème semestre 2009, annexe statisitique.