La fin du premier âge de la finance de marché

la finance pour tous

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Pierre Cailleteau est chef international Economiste de l’agence de notation Moody’s. Gilles de Margerie est directeur des activités assurances, gestion d’actifs et de fortune de Crédit Agricole SA. Il est président de l’association « En temps Réel ». tous deux s’expriment dans ce texte à titre purement personnel.

Ce texte court est destiné à un large public. Il est clair, didactique et stimulant.

Pour les auteurs, le monde a connu en vingt ans un développement extrêmement rapide de la finance de marché. La crise financière déclenchée en 2007 révèle les fragilités structurelles du système financier ainsi organisé. Il n’est pas dit que cette crise engendrera une récession économique comme en 1929. Mais en tout état de cause, le système financier ne pourra plus faire comme avant. » Il devra être reconstruit et ne ressemblera guère à celui des 25 dernières années. Le premier âge de la finance de marché est bel et bien terminé ».Le texte est divisé en trois parties

Dans la première, les auteurs identifient les éléments qui ont contribué à l’émergence et au développement sans précédent de cette finance de marché éléments qui ont en même temps fait sa fragilité. Ils analysent ensuite le déroulement de la crise puis les réformes à mener pour en prévenir la réapparition.

Pierre Cailleteau et Gilles de Margerie insistent tout particulièrement sur deux questions qui focalisent, selon eux, les mécanismes de fragilisation structurelles du système financier mondial : les risques de liquidités et les risques de marché. ( Un encart particulièrement pédagogique clarifie beaucoup les diverses dimensions de cette notion complexe de liquidité). Les auteurs préconisent de traiter ces problèmes par des réformes profondes de la conduite de la politique monétaire (accès aux liquidités des banques centrales), de la politique réglementaire (exigences de fonds propres liées aux activités de marché des banques) et de la gouvernance des institutions financières (politique de rémunération).

Ce faisant les auteurs alertent sur un débat politique qu’ils jugent fondamental : le système actuel devenu incontrôlé conduit à des crises récurrentes. Mais « il y a aussi un coût de la re-régulation ». La réduction du risque financier peut se traduire par une augmentation du coût du capital, rendre le crédit plus cher et peser sur la croissance future. « Où placer le curseur ? » interrogent-ils.

Le débat est effectivement essentiel, mais peut être est il plus ouvert. La re-régulation pourrait être incitative et ne pas entrainer une augmentation générale du coût du crédit et du capital mais des augmentations plus sélectives. Et d’autre part, ne peut-on chercher à relayer le modèle de la finance de marché, au moins en partie, par la promotion d’un modèle d’investissement financier à long terme ?

Pierre Cailleteau et Gilles de Margerie En Temps réel- Cahier n° 35 Juillet 2008, 34 pagesDisponible sur le site En temps réel

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