Liquidations à la grecque

la finance pour tous

Liquidations a la grecque PoliciersSeuil 2012327 pages

On achève bien les banquiers

Rien de tel qu’un bon polar pour dresser le portrait d’un pays ou d’une société. Les romans policiers de Petros Markaris font découvrir la Grèce d’aujourd’hui comme ceux d’Henning Mankell en disent long sur la Suède ou ceux de Deon Meyer sur l’Afrique du Sud.

Auteur dramatique, traducteur de Brecht et de Goethe, Petros Markaris a beaucoup travaillé avec le grand cinéaste Théo Angélopoulos. Il est l’auteur d’une demi-douzaine de romans policiers. « Liquidations à la grecque » publié en France fin 2012 est le premier tome d’une trilogie qui met en scène la crise grecque.

Son intention, a-t-il expliqué dans une interview au journal britannique The Guardian est de « raconter la véritable histoire de la façon dont cette crise a évolué et comment elle affecte les gens ordinaires ». Et selon lui, « le roman policier fournit la meilleure forme de commentaire social et politique disponible, parce qu’une grande partie de ce qui se passe en Grèce aujourd’hui est criminelle ».

Dans ce premier volet, des banquiers sont décapités et une campagne de publicité et de tracts diffuse des messages tels que « Ne remboursez pas vos dettes aux banques ».

Pour les besoins de son enquête, le commissaire Charitos, héros récurrent des romans de Petros Markaris, s’initie à différentes facettes du système bancaire. Le lecteur bénéficie pleinement de cet apprentissage. Au fil d’une intrigue habile, il découvrira des personnages hauts en couleur propres aux romans noirs et partagera le regard ironique et humaniste de l’auteur.

Les romans de Petros Markaris sont en Grèce des best-sellers. C’est un bon signe. Petros Markaris n’a de complaisance pour aucun des travers de la société grecque. En postface de l’édition française du roman, son traducteur Michel Volkovitch informe que les romans de Petros Markaris sont aussi des best-sellers en Allemagne. C’est également un bon signe car l’auteur n’a aucune complaisance non plus avec les donneurs de leçons de l’Europe du Nord.

 

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