L’argent des autres

la finance pour tous

L argent des autresEmile Gaboriau (1832-1873) est considéré comme un des pères du roman policier français. Il aurait même parait- il influencé Conan Doyle. L’argent des autres est loin d’être la plus célèbre de ses œuvres. C’est un roman posthume dont l’action se situe à Paris entre 1870 et 1872.

Si les éditions du masque ont eu la bonne idée de le rééditer en novembre 2009, c’est qu’il s’agit d’une affaire de spéculation et de malversation financière. Gaboriau a fait ses classes comme secrétaire de Paul Féval. On est plus proche du Bossu ou du comte de Monte Christo que de l’Argent d’ Emile Zola. Mais le roman d’aventures, d’amours, de secrets et d’honneurs familiaux est plein de rebondissements et se lit avec plaisir. Et on y découvrira le décorticage d’une affaire financière dont l’actualité n’échappera à personne. Le ton est à l’emphase des sentiments mais Emile Gaboriau qui a été journaliste a le sens du rythme et de la formule. Exemple: « Les financiers d’imagination se plaignent amèrement de l’actionnaire, devenu, prétendent-ils, récalcitrant et défiant… C’est une injustice et une calomnie. Si rudement étrillé qu’il ait été, l’actionnaire est resté le même et sent toujours son cœur battre de convoitise à la lecture du prospectus qui lui promet gravement dix pour cent de son argent. Il se peut qu’il recule devant une bonne opération. Devant une mauvaise, jamais ! »

 

Emile Gaboriau Editions le Masque, collection Labyrinthes 2009, 504 pages 8,50 €

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