Inflation en hausse, pouvoir d’achat en baisse ?

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L’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) a publié le 16 juillet 2008 l’évolution de l’indice des prix à la consommation. La hausse est de 0,4 % en juin 2008 par rapport au mois précédent. Sur un an, elle est de 3,6%. C’est la plus élevée enregistrée depuis 17 ans.

Cette accélération provient pour l’essentiel du renchérissement des prix du pétrole, du gaz, des produits alimentaires de baes …et des services touristiques. Inversement le prix de certains postes budgétaires a baissé (les produits et services pour les loisirs et la culture) ou peu augmenté (l’électricité, l’habillement et les chaussures, les produits et -services de santé). Attention cependant, ce qui pèse sur le pouvoir d’achat en matière de produits pharmaceutiques et de services de santé, n’est pas seulement l’évolution des prix, mais l’évolution de la partie non remboursée par la la Sécurité Sociale.

Si on enlève les produits pétroliers et gaziers, les produits frais alimentaires, l’inflation annuelle n’est que de 2 %. C’est ce que les statisticiens appellent l’inflation « sous-jacente ». Elle n’accélère pas. Cela veut dire que la hausse des prix à la consommation ne devrait pas s’accélérer davantage, mais qu’elle pourrait au contraire ralentir au fur et à mesure que le ralentissement de la croissance mondiale entrainera un freinage de la demande mondiale de l’énergie et des biens alimentaires de base et donc de leurs prix. A moins que, comme certains le pensent, les prix élevés de ces produits restent relativement insensibles à l’évolution de la demande.

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Quelle est l’évolution du pouvoir d’achat ?

Celle-ci dépend de l’évolution des revenus des ménages autant que de celle des prix. L’INSEE calcule une évolution de revenu disponible*] et du pouvoir d’achat des ménages, globalement, par ménage et par individu.

Ce sont des données moyennes. Il faut également tenir compte de la composition des revenus (les salaires n’évoluent pas comme les revenus de la propriété) et du niveau de revenu (la hausse des prix des produits de base pénalise plus les petits revenus).

Les dernières données publiées s’arrêtent à l’année 2007. Elles font état d’une accélération de la progression du pouvoir d’achat du revenu disponible par personne qui a été de 2,8% contre 2% en 2006. (Il s’agit de l’évolution moyenne d’une année sur l’autre et non pas de l’évolution à la fin de l’année par rapport au début).

Variation du revenu disponible brut, du pouvoir d’achat et de la consommation des ménages en %

Intitulé

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

Revenu disponible brut

5,1

4,7

2,7

4,5

3,4

4,8

5,4

Pouvoir d’achat

3,4

3,6

0,8

2,6

1,6

2,6

3,3

Pouvoir d’achat par personne

2,7

2,9

0,2

2,0

1,0

2,0

2,8

Pouvoir d’achat par ménage

2,1

2,3

-0,4

1,3

0,2

1,1

1,7

Pouvoir d’achat par unité de consommation

2,5

2,7

0,0

1,7

0,7

1,7

2,4

Dépense de consommation finale des ménages

4,3

3,3

4,0

4,5

4,5

4,5

4,5

Consommation finale effective des ménages

4,4

4,2

4,3

4,3

4,4

4,3

4,4

Taux d’épargne (en niveau)

15,8

16,9

15,8

15,8

14,9

15,1

15,8

Source INSEE

Concernant 2008, on ne dispose pas de statistiques concernant l’évolution du revenu disponible, mais d’informations concernant l’évolution trimestrielles des salaires de base dans le secteur privé et le secteur public. Elles s’arrêtent pour l’instant à la fin mars 2008. Cela ne tient donc pas compte de l’évolution des primes, des durées de travail et des qualifications.

Mais les indications fournies par ces données sont significatives. Entre début et fin 2007, le pouvoir d’achat des salaires de base dans le secteur privé a légèrement régressé. Celui de la fonction publique recule. Entre mars 2007 et mars 2008, la tendance, dans le secteur privé, comme dans la fonction publique, est à un recul plus net.

Evolution du pouvoir d’achat du salaire de base

source INSEE

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