4ème débat : peu transparents ?

la finance pour tous

En 2012, une discussion par courrier s’était tenue entre HDF Finance et La finance pour tous sur le rôle et la définition des hedge funds. Nous retranscrivons les arguments respectifs échangés à l’époque, qui restent largement d’actualité. Quatrième sujet de débat : la transparence.

La finance pour tous disait :

 « Ils sont peu transparents et souvent implantés dans les paradis fiscaux. »

Le commentaire d’HDF Finance :

  • Ce n’est plus le cas aujourd’hui : Le HF sont transparents avec les investisseurs qu’ils connaissent et dans lesquels ils ont confiance (type fonds de hedge funds).

  • Les meilleurs gérants sont favorables à de la transparence envers les régulateurs

La réponse de La finance pour tous :

Certes, les hedge funds enregistrés et régulés dans un Etat européen font l’objet aux dires des régulateurs européens d’un contrôle renforcé sur les acteurs (cf. Jean-Pierre Jouyet, Président de l’AMF – Conférence sur les Hedge funds , Bruxelles, le 26 février 2009).

Mais les fonds domiciliés dans les places off shore bénéficient d’une régulation très allégée.

L’insuffisance de transparence sinon l’opacité, non seulement vis-à-vis des régulateurs mais également vis-à-vis de leurs contreparties et de leurs clients, reste une caractéristique du fonctionnement de ces fonds.

Dans les dérives de la titrisation qui ont conduit à la crise, on trouve en bonne place le fait que les banques d’investissement et leur prime brokers n’ont pas du tout mesuré les risques de défaillance portés par les hedge funds.

Les hedge funds n’en sont pas les seuls responsables. D’une certaine façon, les conséquences ont été lourdes pour eux aussi. Mais les banques n’ont toujours pas les informations suffisantes pour évaluer correctement le risque de contrepartie qu’un hedge fund peut représenter. « Elles n’ont pas, dit Jean-Pierre Jouyet, accès à toute l’information indispensable pour mener cette analyse… elles ne voient le profil de risque d’un hedge fund que de manière floue ou partielle. »

Quant aux investisseurs professionnels de hedge funds, dont une part croissante est constituée par des gérants de fonds d’investissement collectifs classiques (fonds de pension, fonds d’épargne retraite, OPCVM) souscrits, quant à eux, par des épargnants non professionnels, ils doivent procéder à des « diligences » avant d’investir et pendant toute la période d’investissement.

« Pour cela, il leur faut avoir accès à l’information pertinente et en temps opportun. Est-ce le cas avec des hedge funds enregistrés dans des centres offshore ? Evidemment non », constate Jean-Pierre Jouyet (article cité).

Comme le note HDF, certains hedge funds ont perçu cette exigence de transparence et ont modifié leurs dispositifs. C’est en quelque sorte un argument de vente auprès des investisseurs. Mais on peut douter que l’autorégulation suffise en la matière.

Et ce d’autant moins que l’insuffisante transparence des hedge funds ne fait pas seulement peser des risques pour ceux qui investissent dans ces fonds mais pour l’ensemble du système financier.

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