France : le modèle prédominant de la banque universelle

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En 2017, selon le dernier rapport de l’ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution), le secteur bancaire français compte 443 établissements de crédit et est dominé par 6 groupes : BNP Paribas, Société Générale, Groupe BPCE, Groupe Crédit Agricole, Groupe Crédit Mutuel et La Banque Postale. 

À eux seuls, ces 6 groupes concentrent 83 % du système bancaire français mesuré par l’agrégation du bilan social de l’ensemble des entités implantées en France.

  • Deux groupes : Société Générale et BNP Paribas sont des banques commerciales ;

  • Crédit Agricole, BPCE et Groupe Crédit Mutuel sont issus du monde mutualiste ;

  • La Banque Postale est une banque publique.

A l’exception de la Banque Postale, qui est exclusivement une banque de détail, ces groupes sont des banques universelles (ou multi spécialisées), modèle largement prédominant dans le système bancaire français.
Il s’agit d’ensembles financiers regroupant directement ou par des filiales les différents métiers des banques de détail, de financement et d’investissement et de gestion d’actifs.

Ces banques ont également une forte présence à l’étranger par des filiales, des succursales ou par des partenariats permettant de renforcer leurs propres positions et de mieux accompagner leurs clientèles, notamment les entreprises, dans le contexte du marché unique européen, du développement bancaire et financier des pays émergents et de la globalisation financière.

Restructurations bancaires

Cette organisation du secteur bancaire français résulte d’un mouvement de restructuration très actif conduit à partir de la deuxième moitié des années 1980. L’État a progressivement abandonné son rôle d’actionnaire.
Mises à part les activités financière de la Poste transformées en Banque Postale, tous les grands groupes publics ont été progressivement privatisés. Les restructurations par concentrations, acquisitions, créations d’entités nouvelles se sont effectuées essentiellement sur une base franco française. Les groupes mutualistes ont été des acteurs très actifs des restructurations. Les différences entre banques commerciales et banques mutualistes tendent à s’estomper. Les banques mutualistes affichent des objectifs de rentabilité tout à fait comparables à ceux des établissements privés ; elles ont mis en place des structures permettant de disposer d’entités cotées en Bourse.

Banques françaises : forte présence à l’étranger

Une soixantaine d’établissements de crédit français sont implantés à l’étranger dans 99 pays différents.

Une grande partie du développement international français a été réalisé par le biais de structures locales. En 2017, l’ensemble des banques françaises disposaient ensemble de 2 399 implantations à l’étranger, essentiellement sous la forme de filiales, en particulier de filiales à caractère financier (qui n’incluent pas les compagnies d’assurances), et de succursales. Ce chiffre représente une légère hausse par rapport à 2016 (2 371 implantations).

Les établissements de crédit français ont une implantation particulièrement importante dans l’Union Européenne notamment au Royaume-Uni, en Allemagne, en Italie, en Belgique, en Espagne, et au Luxembourg.

Hors Europe, le nombre d’implantations à l’étranger est particulièrement élevé aux Etats-Unis (environ 150).

L’implantation de succursales dans un Etat membre de l’Espace Economique Européen (EEE) est par ailleurs grandement facilitée par l’existence du passeport européen qui autorise à la fois le libre établissement sous forme de succursale et la libre prestation de services (LPS). Au total, on dénombre 142 succursales bancaires d’origine française ouvertes dans d’autres pays de l’EEE fin 2017.

Banques françaises ouvertes aux capitaux étrangers

La France figure parmi les pays européens les plus ouverts, pour le nombre d’implantations bancaires étrangères. Fin 2017, l’ACPR dénombrait en effet 148 établissements de crédit (banques ou établissements de crédit spécialisés) agréés en France mais sous contrôle étranger.

Toutefois, la France ne fait pas partie des pays les plus internationalisés si on considère non plus le nombre absolu de structures d’origine étrangère mais la proportion dans le nombre total des établissements de crédit enregistrés dans chaque État.

Avec un taux de 30 %, on est très loin du degré d’internationalisation des systèmes bancaires britannique (68 %), belge (77 %), irlandais (85 %) ou luxembourgeois (97 %), ou de ceux de plusieurs des États membres d’Europe centrale et orientale. 

    1 commentaire sur “France : le modèle prédominant de la banque universelle”
    1. Bonjour,
      Régulation, séparation des banques d’affaires des banques de dépôts et crédits, fin de la mutualisation des pertes et de la privatisation des profits, taxes sur toutes les transactions, aucune recapitalisation d’une banque en faillite sans contre partie. Quand est-ce que les pouvoirs publiques, entreront-ils dans le rôle qui est le leur, à savoir représenter le peuple français dans sa majorité et non celui du petit Paris, soit 0.1% de la population ?

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