Enquêtes LMDE et USEM: Une précarité croissante chez les étudiants

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Deux enquêtes ont été présentées à l'occasion d'un Congrès organisé le 26 mai à Tours par La Mutuelle Des Etudiants (LMDE). L’une réalisée par l’IFOP auprès de 8.500 étudiants pour la LMDE, l’autre par l’institut CSA auprès de 8.500 étudiants pour l’Union nationale des mutuelles étudiantes régionales (USEM).

Ces deux enquêtes reviennent sur les conditions financières des étudiants et sur leur impact tant sur la répartition de leur budget que sur leur bien-être, notamment en ce qui concerne la santé. D’autant qu’un quart des étudiants déclare vivre avec 400 euros ou moins.

La précarité gagne du terrain chez les étudiants

Selon l’enquête de l’IFOP, un quart des étudiants déclarent rencontrer des difficultés pour « joindre les deux bouts ». L’enquête revient ainsi sur le fait de société que constitue la précarité sociale des étudiants. Ainsi, 26 % des étudiants, se déclarent « en difficulté lorsqu’il s’agit de faire face aux dépenses courantes ». D’autant que 73% des étudiants dépendent de leur famille qui « constitue la principale source de revenus loin devant les aides sociales » dont bénéficient seulement 38% des étudiants (bourses sur critères sociaux, aide au logement, allocations familiales). Le rôle protecteur de la famille est confirmé par l’enquête USEM qui démontre que le lieu de résidence des étudiants (foyer familial, logement individuel, colocation ou résidence universitaire) a un impact important en matière d’accès aux soins, de gestion du stress et de conduites addictives.

Le problème des soins

En matière de santé, l’enquête de la LMDE met en lumière un accès aux soins des étudiants en recul et un niveau de protection sociale insuffisant. On ne parle plus de report mais de renoncement aux soins. Un étudiant sur cinq dit renoncer à se soigner faute d’argent. Et seuls 32 % déclarent avoir bénéficié d’une visite médicale obligatoire. Un chiffre qui marque un net recul puisqu’en 2008, ils étaient 59 %. 19% d’entre eux n’ont pas de complémentaire santé. Ils sont aujourd’hui 50% plus nombreux à être privés de mutuelle que lors de la précédente enquête, soit près de 3 fois plus que la moyenne nationale. En revanche, l’enquête USEM pointe que les étudiants vivant toujours chez leurs parents restent 63,5 % à consulter un médecin en cas de maladie et sont moins nombreux à renoncer à des soins (10% contre 15% en moyenne).

Des comportements à risque et un moral en berne

Un étudiant sur cinq déclare des consommations d’alcool excessives, selon l’enquête du CSA. Et plus d’un étudiant sur trois se dit consommateur régulier ou occasionnel de tabac.Plus inquiétant encore, près de quatre étudiants sur dix (38 %) affirment aussi avoir « ressenti un sentiment constant de tristesse ou de déprime dans les douze derniers mois : perte d’intérêt pour tout, sentiment de tristesse durant toute la journée », selon cette enquête.

Les propositions de la LMDE

Près des trois quarts des sondés ont « le sentiment d’être une génération sacrifiée ». Les responsables de La Mutuelle Des Etudiants se posent alors la question de mesures à prendre pour venir en aide aux étudiants en difficulté. En premier lieu, la LMDE propose de généraliser des aides à la couverture santé que certaines régions ont déjà mis en place comme les chèques ou pass Santé. La mutuelle réclame donc un Plan Santé Etudiants, pluriannuel avec l’instauration d’un chèque santé annuel de 200 euros minimum. D’autre part, face au constat du dépassement fréquent des honoraires conventionnés par les médecins dans les grandes villes universitaires, la LMDE pousse à la création de maisons de santé au cœur des villes universitaires.

Pour mieux comprendre les différents sujets qui affectent le budget des jeunes se reporter à la section Jeunes du site.

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Pour en savoir plus :

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