Crise financière : les raisons des plans d’urgence des Etats du 13 octobre

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Le graphique du jour

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Ce graphique vaut mieux qu’un long discours

(Ce graphique publié dans le journal La Tribune le 9 octobre 2008 a été établi par Pierre Gruson, maître de conférences à l’université de Rouen spécialiste des taux d’intérêt. Consulter son blog ).

La courbe du graphique ci-dessus représente la différence entre le taux d’intervention de la Banque centrale Européenne (qui a été abaissé le 8 octobre de 4,25% à 3,75%) et le taux d’intérêt que les banques doivent payer (et inversement qu’elles obtiennent) pour obtenir d’une autre banque un prêt pour une période de 3 mois. (On appelle « spread » cette différence de taux, et taux « Euribor 3 mois » le marché du crédit interbancaire européen pour des prêts à trois mois). Il mesure en quelque sorte la prime de risque que les banques réclament sur le marché interbancaire.

Comme on le voit, il y a une certaine tension depuis août 2007 et le début de la crise des subprimes. Les injections de liquidités à répétition de la Banque centrale Européenne n’ont pas réussi à restaurer un fonctionnement normal de ce marché. Mais la tension était devenue explosive ces dernières semaines. En clair, les banques ne prêtent plus aux banques. Les banques étaient dans la quasi impossibilité d’obtenir des financements au-delà du très court terme et en dehors des injections de la banque centrale. Ce blocage menaçait d’entrainer un effondrement et une panique bancaire généralisée.

C’est cela qui se lit sur le graphique ci-dessus.

Il fallait d’urgence un soutien public puisque le privé ne fait plus confiance au privé. Les 320 milliards d’€ de fonds potentiellement mis à disposition par l’Etat français et les dispositifs équivalents et coordonnés des autres pays visent à améliorer le « crédit » de chaque banque et à remettre ainsi en route la mécanique du financement bancaire.

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