L’exemple des abeilles

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Après avoir donné une définition des monnaies locales dans l’article précédent, nous vous proposons de découvrir le fonctionnement des « abeilles ». Grâce à cet exemple, vous pourrez comprendre les dessous pratiques d’une monnaie locale.

L’association « Agir pour le vivant » a mis en place à Villeneuve-sur-Lot (47) un système de monnaie locale et complémentaire : l’Abeille. Les entreprises et les particuliers de la commune peuvent adhérer en payant une cotisation à l’association. Les entreprises s’engagent à respecter une charte éthique. Parmi ces entreprises adhérentes, six ont été désignées pour être des « comptoirs » auprès desquels les particuliers peuvent se procurer des abeilles contre des euros. Les euros ainsi récoltés sont déposés à la NEF (banque solidaire) pour constituer le fonds de garantie (phase 1).

Les particuliers peuvent alors payer leurs achats auprès des commerçants du réseau abeille. La monnaie est rendue en billets abeilles, si le commerçant en dispose, en euros pour les pièces. Les entreprises qui disposent d’abeilles peuvent aussi effectuer leurs achats en abeilles auprès des fournisseurs adhérents au réseau. Cela les encourage à faire appel à des fournisseurs locaux (phase 2).

Si une entreprise dispose de trop d’abeilles qu’elle ne peut plus utiliser sur la commune, elle peut les reconvertir en euros auprès de l’association contre une commission de 2 % (phase 3).

De plus, s’ils ne sont pas utilisés avant la date de validité inscrite sur le billet, les billets d’abeilles perdent 2 % de leur valeur faciale, c’est ce qu’on appelle la fonte. Les cotisations des adhérents, la fonte et la reconversion en euros permettent à l’association de dégager des fonds pour son fonctionnement courant (impression des billets, communication…). On dénombre plus de 100 professionnels chez qui on peut payer en abeilles et entre 200 et 300 adhérents à l’association.

L exemple des abeilles

L’abeille a le même fonctionnement que l’eusko, la luciole ou encore la mesure. Il s’agit de monnaies « ascendantes » c’est-à-dire créées par des habitants. Tous ces systèmes reposent sur le volontariat. Ces monnaies ne sont dotées ni de cours légal ni de cours forcé. Les commerçants ne sont donc pas obligés de les accepter comme moyen de paiement et les particuliers ne sont pas obligés de les utiliser. Pour le moment, aucun système ne propose de crédit, mais certains projets sont à l’étude.

Près de 10 ans après sa création, l’abeille est entrée dans l’ère numérique. Il est, en effet, désormais possible de payer par QR code, par SMS ou encore par virement.

 

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