Une relance par l’investissement ?

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La relance peut agir sur deux leviers : la consommation des ménages ou l’investissement. Le premier peut être mis en place plus rapidement, mais le second a des effets plus durables.

Relance par la consommation

Une politique de relance par la consommation consiste à distribuer du pouvoir d’achat aux ménages afin qu’ils accroissent leurs dépenses de consommation. L’idée est que les entreprises chercheront à satisfaire cette demande en accroissant leur offre et en relançant leurs investissements.

La relance par la consommation sera d’autant plus forte que le pouvoir d’achat sera plus important et qu’il sera ciblé sur les ménages ayant de bas revenus qui utiliseront cette augmentation à augmenter leur consommation et non leur épargne, ce qui serait davantage le cas si la relance soutenait le pouvoir d’achat des ménages à haut revenu.

Relance par l’investissement

Une politique de relance par l’investissement consiste à augmenter les investissements publics de l’État, des entreprises publiques et des collectivités locales (routes, écoles, recherche, infrastructures ferroviaires ou énergétiques, économie d’énergie, services publics, logement social..).

Elle peut également consister en un soutien financier apporté aux investissements des entreprises (machines, innovation, recherche, dépenses de formation..) ou des ménages (soutien à l’achat de logements).

Relance par l’investissement affichée

Fin 2008,  le gouvernement a considéré que la relance par l’investissement était plus efficace que la relance par la consommation. Il a misé sur le fait qu’une telle politique allait favoriser les capacités de production, la modernisation et la compétitivité de l’économie et des entreprises tout en entraînant une croissance de l’emploi et des revenus distribués.

En France, le « contenu en importations » (c’est-à-dire la quantité de biens et de services importés permettant de répondre à la demande intérieure) est plus élevé s’agissant de la consommation des ménages que des investissements. (On importe plus pour répondre à la demande d’ordinateurs, de télévisions, de téléphones mobiles …que pour construire des voies ferrées, des maisons ou développer la recherche).

Une relance par la consommation aurait moins d’impact sur la production, l’emploi et les revenus nationaux qu’une relance par l’investissement d’une ampleur équivalente.

Mais est-ce si vrai ?

Au total, les investissements publics de l’État augmenteront de 4 milliards d’euros. Un soutien de 6,5 milliards est apporté aux investissements des collectivités et des entreprises publiques. La construction et les investissements immobiliers des ménages font l’objet de dispositions dont le coût est estimé à 1,8 milliard d’euros.

Le seul soutien direct aux investissements des entreprises est constitué par une accélération des amortissements fiscaux en 2010 et 20111 des investissements qu’elles réaliseront en 2009. L’accélération du paiement des dettes de l’État à l’égard des entreprises, principale mesure (11,5 milliards) les concernant, constitue un apport de trésorerie. Elle n’est pas liée à des investissements.

Pour sa part la consommation des ménages est soutenue à hauteur de 1 milliards d’euros.

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