Stress tests réussis pour les banques françaises

la finance pour tous
Dans le cadre de la préparation à la mise en place de l'Union bancaire européenne qui entrera officiellement en vigueur le 4 novembre prochain, la BCE a procédé à une revue complète de la qualité des actifs (ou AQR, acronyme du terme anglais) suivi de tests de résistance (stress tests) des quelque 128 plus grandes banques européennes qui passeront sous sa supervision directe à cette date.

L’exercice a été conduit à partir du mois de mars 2014. Il portait sur la situation de ces établissements de crédit au 31 décembre 2013.

L’objectif de la BCE, à travers l’AQR et les stress tests, était de procéder à un examen détaillé commun à l’ensemble des banques visées de façon à s’assurer qu’aucune d’entre elles ne recelait d’actifs de mauvaise qualité qui auraient pu être dissimulés (ce à quoi répondait l’AQR) et qu’au cas où la situation économique dans la zone euro se dégraderait fortement, leurs fonds propres seraient suffisants pour leur permettre d’absorber les pertes qui en résulteraient. Les superviseurs ont ainsi vérifié que les banques parviendraient à maintenir un niveau de fonds propres durs minimum de 5,5% du montant de leurs risques pondérés en cas de crise économique. Dans le cas d’un scénario économique « de base », c’est à dire fondé sur les statistiques économiques présentes, le niveau de capital exigé est de 8 %.

Des scénarios pessimistes

Les banques ont été testées sur l’hypothèse de deux années de récession dans l’Union européenne (– 0,7 % en 2014 et – 1,5 % en 2015) suivies d’une année de stagnation (+ 0,1 %). Dans cette vision pessimiste, le taux de chômage atteindrait 13 % en 2016, contre 10,1 % dans le scénario dit « de base ». Les prix de l’immobilier décrocheraient en moyenne de 21,2 % sur le Vieux Continent. L’Europe se trouverait en 2016 aux portes de la déflation, avec un indice des prix passant de + 1,1 % en 2014 à 0 % deux ans plus tard. Dans ce scénario « noir », les banques feraient face à une hausse des taux obligataires souverains et privés, qui les obligerait à passer de lourdes provisions pour dépréciation d’actifs financiers, ainsi qu’à une forte détérioration de la qualité du crédit, et une hausse des coûts de refinancement.

Une minorité de banques européennes à recapitaliser, pour la plupart italiennes

Les résultats des stress tests ont révélé que  25 des 128 établissements de crédit européens n’avaient pas le niveau de fonds propres suffisant pour répondre aux exigences fixées. Cela conduit à un besoin total de recapitalisation de près de 25 milliards d’euros. Toutefois, l’analyse  a été faite à la date du 31/12/2013. Entretemps, 12 banques concernées ont procédé à une augmentation de capital pour environ 15 milliards d’euros au total.

Il ne reste donc plus que 13 établissements européens pour lesquels des recapitalisations sont nécessaires pour environ 10 milliards d’euros. Les banques italiennes se sont particulièrement distinguées lors des stress tests : sur les 25 ayant échoué à la date du 31/12/2013, 9 étaient italiennes et sur les 13 restantes après les opérations de recapitalisation intervenues en 2014, on en dénombre encore 4 (Monte Paschi di Siena, Banca Carige, Banca Popolare di Milano et Banca Popolare di Vicenza).

Avec un ratio de fonds propres « durs » de 11,5 % à fin 2013 dans le cadre du scénario « de base » et de 9 % dans celui du scenario « noir », les banques françaises ont quant à elles réalisé un sans faute presque parfait. Seule la Caisse de Refinancement de l’Habitat, établissement de crédit refinançant des prêts bancaires au logement, affichait un manque de fonds propres de 124 millions d’euro. Mais, ayant procédé en 2014 à une augmentation de capital de 250 millions d’euros, elle respecte désormais la norme exigée.

Mecenat soutenez nos actions