Les salaires des joueurs de foot

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Les salaires des joueurs représentent la principale source de polémiques autour du football. Pour autant, qu’en est-il si nous réalisons une comparaison au niveau mondial avec d’autres disciplines ? Les montants sont-ils si irréalistes ? Et si la retombée médiatique pour les marques et les clubs dépassait largement les salaires versés aux athlètes ?

Salaires des sportifs

Revenus des sportifs : distinction entre salaire et contrats publicitaires

Selon le magazine économique américain Forbes, le sportif le mieux rémunéré en 2023 est Cristiano Ronaldo, joueur de football au club d’Al-Nassr FC, avec près de 136 millions de dollars. Les trois sportifs disposant du revenu le plus élevé sont, certes, tous footballeurs – outre Cristiano Ronaldo, on trouve Lionel Messi et Kylian Mbappé, mais ce sont les seuls représentants du football dans le top 10 des rémunérations. En effet, d’autres disciplines, comme la boxe, le tennis, le basket-ball ou encore le golf, sont représentées dans ce classement, ce qui peut surprendre.

La part des revenus liés au sponsoring et aux contrats publicitaires est relativement importante : elle atteint, en moyenne, 41,3 % pour les 10 sportifs les mieux payés au monde en 2023. Pour certains sportifs, ces revenus dépassent largement ceux liés à l’activité sportive. C’est par exemple le cas du tennisman Roger Federer dont la rémunération totale est générée à 99,9 % par ses activités extra-sportives.

Pour comprendre la logique des montants versés, prenons l’exemple de Cristiano Ronaldo. En 2017, il était le sportif le mieux payé au monde, avec une rémunération totale de 93 millions de dollars, dont 35 millions provenaient du sponsoring et des contrats publicitaires.

Selon une étude réalisée par Forbes, les interventions de Cristiano Ronaldo sur les réseaux sociaux ont généré des retombées financières pour ses sponsors d’une valeur de 936 millions de dollars ! Un dollar investi « dans » Cristiano Ronaldo rapporterait donc 26,74 dollars aux annonceurs !

Les valeurs respectives d’un sportif et d’un homme politique

Est-ce cette analyse qui explique que l’opinion publique soit finalement moins choquée par les salaires des sportifs que par ceux, bien plus modestes, des dirigeants d’entreprises ou beaucoup plus faibles encore, des hommes politiques ? L’argument selon lequel les sportifs font une carrière très courte est de moins en moins recevable car nombre d’entre eux se « recyclent » très bien, dans les métiers d’entraîneur ou de communicant. Au regard de l’utilité sociale, la question est posée, mais elle l’est également pour nombre de professions rémunératrices.

Focus sur les salaires des footballeurs professionnels

Selon les derniers chiffres, certes déjà anciens (2016), publiés par la Fédération internationale des associations de footballeurs professionnels (FIFPro – syndicat des joueurs professionnels) :

  • moins de 2 % des joueurs gagnent un salaire supérieur à 720 000 $ annuels

  • plus de 45 % des joueurs perçoivent une rémunération inférieure à 1 000 $ mensuels

  • 41 % des joueurs subissent des arriérés de salaires

  • 29 % des joueurs sont transférés contre leur propre gré

  • 16 % des joueurs ont souffert de harcèlement

  • 10 % des joueurs ont souffert de violence au travail (« 5 fois plus que dans la moyenne des métiers ») – hors actions de match

  • 17 % des joueurs étrangers ont souffert de discriminations (religion, couleur de peau, sexualité)

Ce travail est basé sur un sondage auprès de 14 000 footballeurs partout dans le monde et bat en brèche certaines idées reçues. En effet, le grand public associe le football professionnel au football de très haut niveau en Europe alors qu’il ne s’agit que d’une infime partie du monde du football. La réalité est moins reluisante et révèle des situations particulièrement difficiles en Afrique, en Amérique du Sud et en Europe de l’Est.

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