Les conséquences des difficultés de la Grèce

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Cet article et l’ensemble de ceux composant ce dossier ont été rédigés au moment de la crise de la zone euro. Ils doivent être considérés en se plaçant dans le contexte de l’époque.

Les inquiétudes sur la capacité de la Grèce à stabiliser son taux d’endettement malgré la restructuration de sa dette ont attisé le risque d’éclatement de la zone euro. Ce décryptage, rédigé en pleine crise grecque, revient sur la situation de l’époque.

Le 25 juillet Moody’s dégrade la note de la dette grecque. Le 27 juillet, Standard & Poor’s confirme cette décision.

L’accord du 21 juillet visant à venir financièrement en aide aux pays les plus fragilisés par la crise ou présentant des taux d’endettement élevés (comme l’Italie ou l’Espagne) a contribué au développement d’une crise de confiance des investisseurs vis-à-vis des titres obligataires européens.

En effet, ils considèrent qu’en cas de défaut, ils pourraient finalement être appelés à participer financièrement aux conséquences d’une restructuration.

Effet pervers : en pratiquant de la sorte, ils accroissent les difficultés financières des pays concernés et  favorisent la création d’un cercle vicieux auto-entretenu : augmentation des taux d’intérêts => accroissement du poids de la dette => crise de confiance des investisseurs.

Le Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) ne parait pas en mesure de répondre à une situation où des grands pays (Italie, Espagne) seraient en difficulté.

D’une part, il ne sera pas juridiquement en mesure d’intervenir préventivement sur les marchés avant l’automne.

D’autre part, ses capacités d’intervention sont limitées et jugées insuffisantes pour « traiter » des grands pays en difficultés. « Un FMI européen devrait, pour être efficace, financer ces emplois par la création monétaire » analyse l’économiste Patrick Artus.

Mais cela ne peut être fait que par la Banque Centrale Européenne (BCE). Dans l’accord du 21 juillet, il était au contraire précisé qu’elle ne jouerait pas ce rôle. Les spéculateurs ont considéré que c’était là une faiblesse dont ils pouvaient tirer parti.

Devant la nouvelle tension déstabilisante sur les taux d’intérêt des emprunts publics italiens et espagnols et la chute des marchés boursiers, la BCE a fait marche arrière. Elle a de nouveau accepté des obligations de la dette grecque et portugaise et le 8 août 2011, elle a étendu ces interventions à la dette publique italienne et espagnole. La BCE  intervient dans le cadre du Securities markets programm (SMP) mis en place un an  auparavant.

Les investisseurs réagissent également au risque de ralentissement économique et même de récession qui se manifeste à nouveau en Europe, aux États-Unis et dans les pays émergents.

Ces risques apparaissent accrus du fait des difficultés des États-Unis à apporter une réponse aux problèmes de leur déficit et de leur dette et suite à la dégradation par l’agence Standard & Poor’s de la note de la dette américaine de AAA à AA, pour la première fois de l’histoire américaine

« Les marchés découvrent le piège dans lequel nous sommes plongés », analyse l’économiste Elie Cohen.« Quand un pays a un problème de dette souveraine, il doit faire des politiques d’austérité. S’il fait des politiques d’austérité, il déprime son activité économique. Si son activité est déprimée, on a des problèmes de récession. Et dans ce cas, on risque de ne pas pouvoir régler le problème de la dette » (FR3, le 8 Août 2011).

Les tensions sociales sont de plus en plus importantes face aux mesures d’austérité mises en place pour réduire le déficit budgétaire notamment en Espagne et en Grèce. Le mois de février est ponctué de nombreuses manifestations et grèves générales.

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