Comment la crise de 2008 a-t-elle commencé ?

la finance pour tous

Cet article et l’ensemble de ceux composant ce dossier consacré à la crise des subprimes ont été rédigés entre 2008 et 2010. Ils doivent être considérés en se plaçant dans le contexte de l’époque.

La crise de 2008 a débuté avec les difficultés rencontrées par les ménages américains à faible revenu pour rembourser les crédits qui leur avaient été consentis pour l’achat de leur logement.

Ces crédits étaient destinés à des emprunteurs qui ne présentaient pas les garanties suffisantes pour bénéficier des taux d’intérêt préférentiels (en anglais « prime rate »), mais seulement à des taux moins préférentiels (« subprimes »).

L’endettement des ménages américains a pu s’appuyer sur les taux d’intérêt extrêmement bas pratiqués pendant des années par la Banque centrale des États-Unis (la « FED ») à partir de 2001 après la crise boursière sur les valeurs « Internet ». En outre, les crédits étaient rechargeables, c’est-à-dire que régulièrement, on prenait en compte la hausse de la valeur du bien, et on autorisait l’emprunteur à se réendetter du montant de la progression de la valeur de son patrimoine. Cela a soutenu la forte croissance des États-Unis.

Les crédits « subprimes » ont été gagés par une hypothèque sur le logement acheté, l’idée étant que les prix de l’immobilier aux États-Unis ne pouvaient que grimper. Dans ces conditions, une défaillance de l’emprunteur devait être plus que compensée par la vente du bien hypothéqué.

Autre caractéristique, ces crédits ont souvent été accordés avec des taux variables. Plus précisément, les charges financières de remboursement étaient au démarrage très allégées pour attirer l’emprunteur. Elles augmentaient au bout de 2 ou 3 ans et le taux d’emprunt était indexé sur le taux directeur de la FED.

Ce qui s’est passé est finalement assez facile à comprendre :

  • La Banque Centrale américaine a progressivement relevé ses taux de 1 % en 2004 à plus de 5 % en 2006 pour tenir compte de l’évolution de l’inflation et de la croissance américaine. Les charges financières des emprunts se sont considérablement alourdies. Un nombre croissant de ménages n’a pu faire face.

  • « Les arbres ne sont pas montés jusqu’au ciel » et les prix de l’immobilier ont fini par se retourner à la baisse dans l’ensemble des États-Unis.
    Résultat : la valeur des habitations est devenue inférieure à la valeur des crédits qu’elles étaient supposées garantir. L’afflux des défaillances des emprunteurs et des reventes de leurs maisons hypothéquées a accéléré la baisse des prix de l’immobilier. Les pertes se sont donc accumulées également du côté des prêteurs. Des établissements de crédit spécialisés se sont, les premiers, retrouvés en difficulté.

À l’été 2007 le taux de non remboursement sur les crédits « subprime » dépassait 15 % contre 5 % en moyenne à la même époque pour l’ensemble des crédits hypothécaires aux États-Unis, chiffre lui-même record depuis 1986. Certes les défauts de paiement ne conduisent pas tous à la faillite de l’emprunteur et à la vente du bien hypothéqué. Mais on estimait, fin août 2007, que près d’un million d’emprunteurs avaient perdu leur logement.

Sur la base d’un taux de défaillance de 15 %, l’évaluation initiale du coût financier de la crise des « subprimes » était de 160 milliards de dollars. Important certes, mais pas de quoi provoquer une crise financière mondiale.

Credit subprimes

    47 commentaires sur “Comment la crise de 2008 a-t-elle commencé ?”
    1. Voici un problème qui est dissimulé dans le système économique et financier aux Etats-Unis :
      En 2008, il y a eu une crise économique mondiale appelée « crise des subprime » aux Etats-Unis. L’explication technique qui a été donnée est la suivante :

      1/ quand un citoyen américain va dans une banque demander un prêt pour acheter une maison, il est classé « prime » si sa situation professionnelle et financière donnent une garantie de remboursement à la banque.

      2/ quand un citoyen américain économiquement fragile demande un prêt, il est classé dans la catégorie des « subprime », c’est à dire moins fiable, en second rang.

      3/ cependant, au nom de l’égalité de l’accès au logement, au nom de la solidarité sociale, les banques ont fait des prêts en grande quantité pour que les américains économiquement fragiles accèdent au logement.

      4/ dans leurs contrats, les banques ont mis des clauses de remboursements variables : si le franc suisse diminue alors les mensualités passeront de 8 à 15 %; si le titre EXXON diminue alors les mensualités passeront de 8 à 20 % (chiffres non réels donnés pour l’exemple, seul un financier peut faire un compte rendu précis). C’est ce que les financiers appellent la titrisation : les titres en bourse servent de valeurs de références dans les prêts bancaires.

      5/ en 2008, les titres en bourse ont plongé et les acheteurs ont vu leurs mensualités s’élever beaucoup, au-delà de leurs capacités de remboursements. Il fallait une connaissance en droit financier très poussée pour comprendre ces clauses de contrat. La faute est pour l’Etat américain qui laisses des citoyens américains reconnus fragiles car classés « subprime » être manipulés à leur insu par les stratagèmes boursiers des banques : le devoir du chef est de protéger les faibles : Washington a failli.
      6/ insolvables, les gens ont été expulsés par l’Etat américain : en 2010, on comptait 1,3 millions de saisies (http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/usa-expulsions-sur-fond-de-marasme-95856)

      CONCLUSIONS :

      1/ Après la crise et pour remplir les caisses vides des banques, les États Unis se croient obligés de mener une guerre économique mondiale : c’est à dire implanter leurs entreprises à l’étranger par le moyen de la force et de la violence masquées.

      2/ Cela augmente la pollution de la planète : ça concerne donc tout le monde, c’est la raison pour laquelle il faut arrêter ça.

      3/ Ce système d’appauvrissement des gens et des entreprises par le moyen de titres en bourse qui plongent s’exerce probablement aussi en Afrique et la ruine qui appauvrit les gens crée une émigration africaine massive. C’est une prospérité dévoyée. Des gens qu’il faudra chauffer pour qu’ils ne meurent pas de froid car il fait plus froid en Europe qu’en Afrique, donc il faudra aussi polluer encore pour chauffer, c’est un cycle de désagrégation sans fin qu’il faut renverser.

      ACTIONS POSSIBLES :

      Aux États Unis, des millionnaires, des milliardaires donnent de l’argent par générosité, par mécénat.

      Au lieu de donner cet argent, ils peuvent se mettre d’accord avec leurs banques pour créer des contrats qui prennent les titres en bourse risqués et en échange, les banques mettront autant de titres boursiers qui, eux, ne varient pas sur les contrats des américains classés « subprime »; c’est une autre manière de faire de l’éthique financière, de l’économie solidaire, de la solidarité sociale : les plus fortunés assument les plus grands risques. De la même manière qu’au combat, le guerrier le plus fort prend les ennemis les plus forts. Pour l’État américain, c’est profitable car si des centaines de milliers d’américains ne sont pas expulsés, cela participe à la stabilité de l’État, donc ce but est souhaitable. Pour atteindre ce but, l’État américain peut dire qu’il réduira les impôts des gens fortunés à concurrence de 50 % de la variation des titres en bourse prévus dans leurs contrats bancaires quand ces gens fortunés ont accepté d’indexer des titres boursiers risqués sur leurs contrats bancaires. Cette incitation fiscale est un encouragement public à la générosité. L’État peut créer un catalogue de titres boursiers et les classer selon leurs risques de variations pour enquêter à postériori sur les crash boursiers et savoir qui a décidé la chute de telle cours et dans quel but.

      Plus techniquement, il faudrait être capable de dimensionner les besoins en calcul pour comptabiliser des millions de titres boursiers, lesquels sont inclus dans des contrats de prêts bancaires, et quels secteurs de l’économie seront impactés si tels titres boursiers sont dévalués pour des motifs autres qu’économiques : spéculation, guerres entre trusts, affaiblissement d’une filière en Europe pour y implanter des entreprises américaines, …

      Si un calculateur de 3 petaflop permet de calculer l’ensemble du dispositif boursier international, il faut analyser qui possède de telles machines : États, propriétaires privés, et rechercher leurs responsabilité dans la crise des subprime qui a mis à la rue des millions de gens.

      Si 100 milliardaires perdent chacun 100 millions de dollars parce qu’ils assument le risque de fluctuation des titres boursiers volatils : que leur importe ?

      Si 1 million d’américains ne sont pas expulsés de leurs logements grâce à ce nouvel engagement social-économique et politique pris par les grandes fortunes américaines, c’est bon pour la patrie et ça produira de la sérénité sociale sur le long terme : des enfants restent logés à la maison, moins de suicides, …

      La sérénité sociale sur le long terme est un but politique.

      L’Etat peut créer les conditions de cette autorégulation de la vie sociale par le déport de la prise de risques vers les grosses fortunes et non plus vers les subprime. Pour parvenir à ce but, l’Etat peut créer des dispositifs d’incitations fiscales pour encourager les grosses fortunes dans cette démarche de libre contribution à la stabilité sociale. Cette libre contribution consistera à amortir les fluctuations boursières au niveau des subprime en déplaçant le risque boursier fluctuant vers les divers contrats bancaires fortunés. Ce travail de substitution des références boursières inscrites dans les contrats bancaires peut être réalisé directement entre l’Etat et les filières de la sphère financière : les banques prendront en interne les mesures correspondantes pour réaliser le transfert du risque des subprime vers les grosses fortunes volontaires pour assumer ce risque. L’Etat en concertation avec la sphère financière aura préalablement mis en place les dispositifs fiscaux pour créer une incitation fiscale favorable aux milliardaires qui décident d’assumer ce risque. L’année suivante, les contribuables fortunés se verront bénéficiaires d’une réduction fiscale si les titres en bourse de leurs contrats ont chuté et que leurs mensualités de remboursements des prêts bancaires ont augmenté en conséquence de la chute des cours boursiers.

      Si les milliardaires perdent de l’argent : ce n’est pas grave, ils peuvent vivre largement. Mais grâce à eux, les simples salariés pourront conserver leurs maisons parce que les milliardaires auront absorbé la crise financière.

      En prenant l’exemple de l’écologie : les entreprises qui ont fait une démarche pour l’écologie utilisent cette démarche pour valoriser leur image et gagner ou fidéliser des clients. L’écologie est devenue un signe social porteur : existe-t-il une sémiologie qui considère les signes favorables à l’écologie ? En transposant : est-il utile de valoriser l’image des milliardaires qui ont choisi d’assumer les risques boursiers sur leurs contrats bancaires à la place des subprime ? C’est un signe social de soutien qui mérite d’être reconnu.

      De manière imagée, les subprime sont en bas de la pyramide de Maslow, les grosses fortunes sont au sommet (http://semioscope.free.fr/article.php3?id_article=8) : la fonction de « goal » librement assumée par les milliardaires américains avec le soutien fiscal de l’Etat américain permet de faire « descendre » la richesse du pays vers le bas de la pyramide de Maslow.

      Mettre en place une régulation fondée sur le libre consentement des grosses fortunes à assumer les risques de fluctuations boursières pour que les contrats bancaires des subprime ne se basent plus sur des titres boursiers fluctuants, c’est édifier au sein du système financier un mécanisme qui évite le recours à l’Etat tout puissant, invasif, qui, inévitablement, devra utiliser des méthodes pour éviter que le peuple ne soit dans la misère. Quand le peuple est dans la misère, l’Etat, au mieux, versera des cotisations sociales diverses pour compenser la pauvreté par le moyen de l’impôt qu’il aura perçu ; soit dans le pire des cas, en utilisant des méthodes communistes centralisées pour éviter que le peuple ne soit plus dans la misère ; la misère est un danger politique.

      Il faut noter que le communisme proclame utiliser l’impôt pour financer les grands projets d’infrastructures utiles à la Nation tandis qu’aux Etats-Unis, M. Keynes disait que l’Etat peut et doit emprunter pour financer les grands chantiers d’infrastructures nationales. La politique dite « keynésienne » c’est pour que l’Etat finance les travaux d’infrastructures qui créent les conditions du développement économique : l’Etat paye les routes, les voies de chemins de fer, les réseaux électriques, les aéroports, les installations portuaires,…

      Il existe une ressemblance idéologiquement lointaine entre le communisme et la politique keynésienne des investissements d’Etat : les deux méthodes veulent utiliser la puissance de la thésaurisation publique, la première par la contrainte, la seconde par la liberté.

      Mettre en place une auto-régulation du système financier, c’est transposer dans le libéralisme financier des éléments de partage de la production de la richesse : le « juste prix » s’auto-définit de manière à redistribuer la richesse à tous les étages de la pyramide de Maslow et non plus à sur enrichir le sommet de cette pyramide au détriment de sa base qui est maintenue dans une posture de survie en obtenant à peine de quoi assouvir les premiers besoins physiologiques : boire, manger, se vêtir, se loger, se chauffer.

      Le « juste prix » :

      – qui définit le prix de la chose fabriquée et la chose vendue ?

      – qui définit le salaire des ouvriers qui ont fabriqué la chose vendue ?

      Une entreprise qui paye mal ses salariés est nuisible pour l’ensemble de la société car ces salariés seront trop pauvres : ils ne pourront pas emprunter à la banque pour acheter une maison : le marché du crédit sera donc nul, ils ne peuvent pas mettre leurs enfants à l’école, ils ne peuvent pas payer d’impôt à la collectivité. Cette entreprise est donc une entreprise nuisible à l’économie globale de la Nation.

      Tandis que des ouvriers rémunérés au « juste prix » contribuent au bien-être et au développement de la collectivité.

      Quels étaient les instruments légaux et financiers existants dans les pays d’Europe qui ont eu des périodes de fastes économiques dans leur histoire ? Comment étaient mis en œuvre le partage des richesses nationales ? Etait-ce par l’Etat ? La Ville ? Les organisations des travailleurs ? Les banques ? Les historiens connaissent-ils la grille des salaires des différents métiers dans les pays européens qui ont eu une période de prospérité au cours de leur histoire ? Le troc stabilisait-il la vie sociale ?

      Lorsque des milliardaires acceptent d’assumer le risque des titres boursiers fluctuants, ils transposent dans le système financier libéral des éléments d’autorégulation déjà éprouvés dans l’histoire des Nations. Ils évitent la dérive de la « finance pour la finance » qui surfe sur l’ultra-libéralisme. Poussé dans ses ultimes retranchements, l’ultralibéralisme veut-il « privatiser l’impôt » pour garantir sa perpétuité ? Le développement monstrueux du libéralisme serait un « libéralisme-jacobin » : une gouvernance par la finance qui aura privatisé les Etats, l’enfer des peuples, le rêve des spéculateurs.

      L’arbitrage c’est maintenant.

    2. Les banques centrales interviennent lors d’une crise financière pour sauver le système bancaire et financier d’une succession de faillite en « cascade » : la défaillance d’une banque peut en effet entraîner celle des autres banques car elles se prêtent mutuellement beaucoup d’argent. Une faillite bancaire peut aussi amener le public a vider ses comptes par peur de la contagion.

      Donc, les banques centrales sont la pour parer ce risque désigné par le terme « risque systémique ». Pour cela, elles jouent le rôle de prêteur en dernier ressort : si une banque manque de liquidités, elle peut demander à la banque centrale de lui faire des avances contre des titres. Si malgré cela la crise se propage, alors la banque centrale va fournir des liquidités dans tout le système bancaire et financier : elle crée de la monnaie (des dollars aux Etats-Unis, des Euros en Europe, des Yens au Japon,….) qu’elle prête aux banques qui lui fournissent en échange des titres financiers qu’elles détiennent, y compris des titres de mauvaise qualité pour lesquels le risque de défaut est élevé : c’est comme cela que la Fed (la banque centrale des USA) a sauvé les banques américaines lors de la crise dite des « subprimes ».
      Meilleures salutations.

      L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    3. Pouvez vous m’expliquer en des termes simples comment es ce que les banques centrales ont intervenues pour sauver le système bancaire lors de cette crise?

    4. Cette crise s’est propagée par le phénomène de parfaite mobilité des capitaux puisque les économies des différents pays développés sont intimement liés

    5. Bonjour,

      Il s’agit de la technique du crédit rechargeable : on accorde un prêt gagé sur la valeur du bien financé, en l’occurrence le bien immobilier. Celui-ci vaut par exemple 100 au moment du prêt qui se monte à 80.

      Lorsque les prix de l’immobilier a commencé à monter aux Etats-Unis, les prêteurs ont proposé aux ménages endettés de « recharger » leur emprunt, c’est à dire d’emprunter de nouvelles sommes à concurrence de la hausse de la valeur de leur maison. Dans l’exemple, la valeur du bien immobilier est passé de 100 à 120, et les emprunteurs ont pu emprunter de nouveaux 20 supplémentaires.

      Meilleures salutations.

      L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    6. le sujet a été bien expliqué mais carine peux tu m’expliquer cette phrase: on prenait en compte la hausse de la valeur du bien, et on autorisait l’emprunteur à se réendetter du montant de la progression de la valeur de son patrimoine.

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