Consommation des ménages

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La consommation des ménages est une donnée essentielle pour la santé économique de notre pays puisqu’elle représente traditionnellement la principale source de croissance de l’économie française. En 2019, elle représentait 52 % du PIB et avait connu une progression de 1,5 % en volume par rapport à 2018.

La consommation a fortement ralenti avec la crise économique et financière

Depuis le début de la crise, la consommation des ménages français continue d’augmenter mais beaucoup moins vite qu’avant la crise. Entre 2000 et 2007, elle augmentait en moyenne de 2,2 % par an. Depuis 2008, la consommation augmente de seulement 0,9 % par an.  En 2019, les dépenses de consommation des ménages ont progressé de 1,5 %, soit une accélération par rapport à 2018 (+ 0,9 %). A l’exception de 1993 et de 2012, la consommation des Français, mesurée en volume, a augmenté chaque année depuis 1949.

La progression de la consommation subit des à-coups. La consommation de voitures est l’exemple le plus marquant. L’achat de véhicules représentait en 2014 près de 38 %  de  la consommation totale en valeur. Or ces achats étaient fortement liés aux dispositifs gouvernementaux, principalement à la prime à la casse. On note des pics de consommation après leur mise en place puis un recul des immatriculations. En 2014, l’achat d’automobiles s’est stabilisé (- 0,1 % en volume) après deux années de chute en 2012 (- 10,3 %) et en 2013 (- 7,9 %).

Redressement du pouvoir d’achat et hausse de la consommation et de l’épargne en 2019

En valeur, le revenu disponible brut des ménages s’est accru en 2019 (+ 3,1 %) à un rythme quasiment similaire qu’en 2018 (+ 3 %). Dans le même temps, l’inflation a été de 1,1 % en 2019 contre 1,8% en 2018. En conséquence, le pouvoir d’achat des ménages a augmenté en 2018 et 2019, alors qu’il s’était contracté en 2012 et 2013.

Cette évolution favorable du pouvoir d’achat explique le redressement de la consommation des ménages en 2018 et 2019. Toutefois, leurs dépenses de consommation ont cru en 2019 de 1,6 point de pourcentage de moins que leur revenu disponible (+ 3,1 %). En conséquence, le taux d’épargne des ménages a progressé en 2019 pour atteindre 15 % du revenu disponible brut.

La consommation effective des ménages en 2019

En 2019, la consommation effective des ménages français (c’est-à-dire incluant la consommation de services publics payés indirectement par les ménages) s’élevait à 1 668,2 milliards d’euros, soit près de 72 % du PIB.

En milliards d’euros

Coefficient budgétaire en %

Produits alimentaires et boissons non alcoolisées

165,6

9,9

Boissons alcoolisées et tabac

48,2

2,9

Habillement et chaussures

44,9

2,7

Logement, chauffage, éclairage

332,1

19,9

Meubles, articles de ménage et entretien courant de l’habitation

57,9

3,5

Santé

50,5

3,0

Transports

178,8

10,7

Communications

29,2

1,8

Loisirs et culture

100,3

6,0

Éducation

6,2

0,4

Hôtels, cafés et restaurants

96,9

5,8

Autres biens et services

156,8

9,4

Correction territoriale

-14,0

-0,8

Dépenses effectuées par des administrations et instituts au service des ménages

415,0

24,9

Dépense de consommation *

1 668,2

100,0

Source : Insee

Le premier poste budgétaire des Français est le logement qui représente presque un cinquième de la consommation effective totale. 

À noter, les dépenses de consommation des ménages en logement incluent les loyers versés par les locataires mais aussi les « loyers imputés » que les propriétaires auraient à payer s’ils étaient locataires du logement qu’ils habitent mais également le chauffage, l’électricité ou encore les dépenses d’équipement du logement.

Viennent ensuite le transport (10,7 %) et l’alimentation (9,9 %).

Les principales évolutions des dépenses de consommation des ménages depuis 2019

L’Insee distingue deux types de dépenses de consommation :

  • Les dépenses de consommation des ménages, qui comprennent uniquement les dépenses que les ménages supportent directement. Parmi celles-ci figurent les dépenses « pré-engagées » qui correspondent aux dépenses réalisées dans le cadre d’un contrat difficilement renégociable à court terme, comme par exemple celles liées au logement, aux services de télécommunications ou aux assurances.

  • Les dépenses de consommation effective des ménages, qui incluent en outre les dépenses financées par la collectivité, comme par exemple en matière d’éducation, de santé, d’action sociale ou de logement. 

S’agissant des dépenses de consommation des ménages au cours des derniers trimestres, les principales évolutions constatées ont été les suivantes :

Au premier trimestre de l’année 2020, la consommation des ménages a nettement reculé (- 6,1 %), sous l’effet de la crise économique liée à la pandémie de Covid-19 et des restrictions sanitaires. Il s’agit de la plus forte baisse enregistrée depuis que l’INSEE suit l’évolution trimestrielle des composantes du PIB, soit 1949. A titre de comparaison, la deuxième plus forte baisse, de 1,3 %, avait lieu au premier trimestre 1993.

Cela marque une nette rupture avec la croissance régulière de la consommation des ménages au cours de l’année 2019. Celle-ci avait, en effet, augmenté de 0,5 % au premier trimestre, de 0,2 % au second et de 0,4 % et 0,3 %, respectivement au troisième et quatrième trimestres.

    22 commentaires sur “Consommation des ménages”
    1. Le taux des prélévements obligatoires en France est actuellement de l’ordre de 50%, avec une TVA généralement de 20%. L’hypothèse d’un impôt unique sur la consommation en remplacement de tous les autres -donc une TVA à 50% – outre sa simplicité- serait donc pratiquement « indolore » pour nos compatriotes. Devenue impôt unique, cette TVA anhilerait toute spéculation financière puisque l’argent rentrerait directement dans les caisses de l’état de manière régulière et incontournable. Au vu des chiffres de la consommation pour 2017, c’est de l’ordre de 800 milliards d’euros de rentrées d’assurées.

      1. Bonjour,
        Nous ne sommes pas sûrs de comprendre votre raisonnement concernant la spéculation financière. Il pourrait être tentant d’opérer un exercice de simplification fiscale, comme vous le suggérez. En effet, la collecte d’un seul impôt serait plus facile et moins coûteuse pour l’Etat. Le danger toutefois réside dans les effets sociaux d’une telle réforme si l’on assimile ce seul impôt à la TVA. En effet, la TVA est un impôt faiblement redistributif : elle frappe à la même hauteur les ménages à revenus élevés et ceux percevant des revenus faibles. De plus, comme les ménages aux revenus les plus faibles consacrent une part plus importante de leur budget à la consommation, les détenteurs de plus hauts revenus sont plus faiblement taxés proportionnellement.
        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    2. concernant les retraite a ce jour on perdue du pourvoir d’achat important plus de: 2,8%,donc le gouvernement se fout de nous ok…??…et donc nous somme bien les vaches a laits….

      1. Vous avez perdu du pouvoir d’achat qu’ont recuperé les salariés notamment ceux payé au smic.
        Normal que tout le monde paye la CGS/RDS.
        Deplus il s’agit des retraites élévées donc des gens qui ont bien gagné leurs vies…..

    3. Une petite pointe 2017.
      Malgré le décalage en années, les informations reste d »importance assurée.
      Ce qui est bien, c’est que l’ordre des coefficients budgétaires demeure cohérent.
      L’équilibre va avec ce qui est nécessaire, pourvu que l’offre satisfasse la demande.
      Bien excellente continuation.

    4. Bonjour,

      Il convient d’interroger directement le ministre de l’agriculture et de l’Éducation nationale sur ce point. Vous avez aussi la possibilité de saisir votre député et sénateur, qui se feront le relai de votre demande auprès de ces deux ministères.

      Meilleures salutations.

      L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    5. quel moyen peut avoir un ministre pour inciter la consommation des productions locales notamment du riz de camargue dans les cantines scolaires

    6. Bonjour,

      Le seul impôt existant sur la consommation est la TVA. Donc, quand vous faites vos courses, le montant de la TVA facturée vous permet de savoir ce qui revient à l’Etat. Les autres impôts concernant les entreprises reposent sur d’autres éléments que les ventes réalisées. Par exemple, l’impôt sur les sociétés est calculé sur les bénéfices imposables. Il existe aussi des impôts locaux, comme la cotisation foncière des entreprises ou la taxe sur la valeur ajoutée des entreprises.

      Meilleures salutations.

      L’équipe Lafinancepourtous.com

    7. Bonjour a tous!
      Voila je sais que la consommation est essentielle à notre système économique. Quand j’achète -disons- une bouteille de coca, je fais travailler le magasin, le transporteur , le fabricant etc…. En plus de la TVA, l’état touche diverses taxes et impôts sur tout ceci. Voici ma question:
      Existe-il pour moi, un moyen de calculer la somme que je rapporte à l’état, au niveau individuel simplement en faisant mes courses (en consommant)?

    8. Bonjour,

      Merci pour votre lecture attentive. Nous avons procédé à l’actualisation de cet article.

      Meilleures salutations.

      L’équipe Lafinancepourtous.com

    9. Bonjour,
      Dans la partie « Ralentissement du pouvoir d’achat et hausse de l’épargne », vous écrivez que « Les Français ont largement privilégié l’épargne, même si leur pouvoir d’achat a augmenté très faiblement. En effet, l’ inflation
      a été plus forte que la hausse des revenus. » N’y aurait-il pas une erreur dans la dernière phrase, puisqu’une augmentation du pouvoir d’achat même très faible, suppose que l’inflation soit INFERIEURE à la hausse des revenus ?

    10. Bonjour,

      Le niveau de consommation (et d’épargne) n’est pas seulement influencé par le niveau du revenu disponible brut. Son évolution dépend également de la conjoncture économique. Par exemple, en cas de période de faible croissance, voire de récession, les ménages peuvent décider de reporter leurs achats dans le futur, en attendant que la situation économique s’améliore, produisant ainsi une baisse du niveau de la consommation (et une hausse du niveau d’épargne dite de « précaution »).
      Le niveau général des prix peut également influencé le niveau de consommation. Sur ce point, deux théories s’opposent traditionnellement en économie. Selon la théorie classique, en cas de baisse des prix, les ménages augmentent leur niveau de consommation et inversement. Selon la théorie keynésienne, en période de déflation, les ménages peuvent décider de reporter leurs achats dans le futur, anticipant une baisse générale des prix, et ainsi diminuer leur niveau de consommation.
      Parallèlement, le niveau d’épargne peut quant à lui être influencé par les taux d’intérêt. En effet, une hausse de la rémunération de l’épargne incite les ménages à épargner davantage.

      Meilleures salutations.

      L’équipe Lafinancepourtous.com

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