Intermédiaire des marchés

la finance pour tous

Le financement des agents économiques (ménages, entreprises, collectivités publiques) ne se fait pas uniquement par le recours au crédit : pour les entreprises, et notamment les grandes entreprises, le financement de leurs besoins se fait aussi par le recours aux marchés financiers, les banques jouant le rôle d’intermédiaire.

L’importance des banques dans l’intermédiation sur les marchés s’est accrue au cours des 25 dernières années par la concentration du secteur, la disparition d’un certain nombre de statuts (comme celui des agents de change) et leur internalisation bancaire. Désormais tous les groupes bancaires français ont des filiales spécialisées dans les services d’investissement (ce sont des entreprises d’investissement), dans la gestion d’actifs (ce sont des sociétés de gestion), voire dans l’assurance.

En outre, au-delà de ces activités traditionnelles, les banques ont développé des activités nouvelles, laissant libre cours à l’innovation financière.

Petite revue de tous ces métiers.

Passer les ordres sur les marchés

Les banques sont des intervenants puissants sur les bourses mondiales (à Paris, c’est Euronext Paris SA, filiale d’Euronext, qui a le statut « d’entreprise de marché ») en tant qu’intermédiaires agissant pour le compte de leurs clients : particuliers, entreprises ou institutionnels, ou pour leur propre compte. Elles le font au travers des entreprises d’investissement (qui ont succédé aux sociétés de bourse). Le client particulier n’a généralement pas de contact avec ces intermédiaires ; il passe son ordre sur la page internet dédiée de sa banque.

Organiser l’appel à l’épargne publique

Si une entreprise veut s’introduire en bourse, procéder à une augmentation de capital, lancer un emprunt obligataire, faire une offre publique d’achat, elle doit rédiger des prospectus et les faire valider par l’autorité de marché (en France, l’Autorité des Marchés Financiers) ; pour cela elle a besoin des conseils des banques. Il arrive que ces opérations soient assorties de garanties de la part des banques (qui s’engagent à prendre une partie des titres et à les reclasser par exemple). Et en tout état de cause la mise sur le marché proprement dite suppose l’intervention des mêmes services que ceux qui passent les ordres.

Gérer des actifs financiers

Cette activité consiste à gérer des portefeuilles d’actifs financiers pour le compte de tiers. Ces « tiers » sont des clients privés, dotés généralement de gros patrimoine ou des clients institutionnels (banques, compagnies d’assurance, caisses de retraite et de prévoyance, etc.) desquels la banque aura reçu un « mandat de gestion » qui fixera par exemple une orientation de gestion (portefeuille composé plutôt en actions, en obligations ou mixte) et un rendement attendu sur un horizon temporel défini (une année, deux ans, cinq ans, etc.). Mais ces tiers sont aussi des Organismes de Placements Collectifs (OPC).

La chaîne de la gestion d’actifs comporte cinq métiers différents : le gestionnaire (société de gestion de portefeuille, indépendante ou filiale d’un grand groupe, alors appelée du nom du groupe suivi de « asset management » qui signifie gestion d’actifs en anglais), le distributeur (un groupe bancaire, par exemple), le dépositaire (souvent la filiale d’une banque, elle conserve les actifs titres des actifs confiés à la société de gestion), le broker (ou courtier, qui exécute les instructions d’achat ou de vente des investisseurs) et enfin le valorisateur (qui va valoriser comptablement au jour le jour le portefeuille et suivre toutes les positions, il s’agit en général également d’une banque).

Couvrir les risques … et en prendre

Pour se prémunir et prémunir leurs clients contre les incertitudes et risques financiers de toute nature (hausse/baisse des taux, parités de change des devises, cours des matières premières, risque d’insolvabilité, etc.) les banques ont mis en place des contrats spécifiques, appelés produits dérivés, qu’il s’agisse de contrats à terme (futures en anglais), de swaps ou d’options.

Dans le principe, les dérivés sont effectivement des produits qui permettent d’évacuer le risque et jouent comme une assurance.

J’ai un portefeuille d’actions du CAC 40. Pour protéger la valeur de ce portefeuille, j’achète des puts (droit de vendre) sur l’indice CAC 40 à un niveau proche de la valeur de mon portefeuille. C’est notamment sur cette technique (couverture par l’achat d’options) que sont fondés les fonds garantis.

D’autres exemples d’utilisation comme produit de couverture.

Mais ils ont de nombreux effets déstabilisateurs notamment quand ils sont utilisés sans détention des sous-jacents (par exemple les actions ou l’indice dont ils permettent l’achat ou la vente). En effet, ils sont alors de purs outils spéculatifs et, compte tenu de leur effet de levier, toute baisse du cours du sous-jacent a des implications démultipliées.

Ces produits ont atteint une extrême sophistication puisqu’on a créé des dérivés sur tout (et n’importe quoi) et transformé en titres les créances les plus risquées (titrisation).

Pendant quelques années, les financiers ont pensé qu’ils pouvaient à la fois s’affranchir des risques en les disséminant mais obtenir des rendements élevés. Or si les rendements étaient élevés, c’est que les risques n’étaient pas loin, ce qui s’est finalement vérifié dans la crise des « subprimes ».

    12 commentaires sur “Intermédiaire des marchés”
    1. Bonjour, j’ai une question.
      On est passé d’une intermédiation bancaire à une intermédiation de marché. Dans l’intermédiation bancaire, les banques jouaient un rôle important car elles octroyaient des crédits. Mais dans l’intermédiation de marchés, quel est le rôle de la banque puisqu’il n’y a plus d’intermédiation et les agents sont directement mis en relation ?
      Merci beaucoup

      1. Bonjour,
        Les établissements bancaires conservent un rôle important dans une économie de marchés financiers. Tout d’abord, dans une telle configuration, ils continuent à jouer un rôle « traditionnel » : accorder des crédits aux agents économiques, collecter leur épargne, les conseiller, gérer les moyens de paiement, etc. Ensuite, les banques ont un rôle d’intermédiaire sur les marchés, comme précisé dans l’article ci-dessus.
        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    2. Comment on peut dire que les banques peuvent etre des intermédiaires dans le marché financier et comment les agents peuvent etre surs que les informations données par ces dernières sont exacte et non falsifiées pour servir les intérêts des banques ?

      1. Bonjour,
        On qualifie les banques d’intermédiaires sur les marchés financiers pour toutes les raisons données ci-dessus. Par ailleurs, le secteur bancaire est l’un des plus contrôlés (pour des raisons évidentes), ce qui devrait éviter le plus possible les fraudes et autres falsifications.
        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    3. Bonjour,

      1. Si on parle des banques, quelles différences existe-t-il entre l’intermédiation bancaire et l’intermédiation financière ?
      2. Dans le cas des banques universelles par exemple, les deux types d’intermédiation sont-ils réunis ? Si oui, pourquoi ?

      Merci par avance de m’éclairer sur cela, j’ai du mal à comprendre les différences entre les deux !!

      1. Bonjour,
        A notre connaissance, intermédiation bancaire et intermédiation financière sont synonymes et recouvrent l’idée qu’il y a un intermédiaire (une banque) entre un épargnant et un emprunteur.
        Meilleures salutations.
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    4. bonjour ,
      je veux une petite précision en ce qui concerne la distinction entre l’intermédiation de bilan et de marché , ma question ; est-ce-que l’intermédiation de marché est considérée comme une finance directe ou bien une finance indirecte ; et pourquoi ?
      Dans l’attente de vos réponses .
      bonne journée

      1. Bonjour,
        L’intermédiation de bilan consiste à collecter les dépôts d’agents économiques qui permettent d’octroyer des crédits à d’autres tandis que l’intermédiation financière de marché met en relation des acheteurs de titres financiers qui souhaitent investir dans des entités qui sont à la recherche de financements.
        L’intermédiation de marché est considérée comme de la finance directe (bien que les banques puissent servir d’intermédiaire) car les agents à besoin de financement sont directement mis en relation avec des agents à capacité de financement sur les marchés financiers. Dans le financement indirect, des agents ayant une capacité de financement déposent leur argent à la banque qui permet à cette dernière de créer de l’argent pour que les agents ayant un besoin de financement puissent emprunter.
        Meilleures salutations.
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    5. Bonjour,

      Il existe d’abord une demande de la part des consommateurs pour ces OPCVM. Une banque qui ne les proposerait pas verrait partir ses clients vers la concurrence. Par ailleurs, les grandes banques de détail possèdent en propre un grand nombre d’OPCVM. Il ne s’agit donc pas d’une « fuite » quand les clients placent leurs avoirs dans ces OPCVM.

      Meilleures salutations.

      L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    6. quel intérêt pour les banques de distribuer des OPCVM qui certes génèrent des commissions mais concurrencent les banques en matière de collecte de dépôts /ressources ?

    7. Toutes les banques întermediaire sont des escrocs de première .ils s enrichissent que sur les petits avec les frais et agios qui volent c est honteux mais autre chose se met en place pour éviter de passer par les banques intermédiaires

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