Gestion d’actifs pour compte de tiers : les effets de la crise se sont encore fait sentir en 2009

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Selon un récent rapport de l’AMF, les effectifs ont légèrement reculé (- 1,2 %) et le chiffre d’affaires du secteur a baissé (- 8 %) malgré un montant d’encours sous gestion en nette progression (+ 12 %). Autre élément marquant de 2009 : une évolution réglementaire des OPCVM monétaires, destinée à mieux protéger les épargnants.

La gestion pour compte de tiers se compose de deux grands types d’activité :

  • la gestion de portefeuille ou gestion individualisée sous mandat pour le compte de particuliers (disposant souvent d’un patrimoine important), d’entreprises ou d’investisseurs institutionnels (banques, compagnies d’assurance, caisses de retraite et de prévoyance,…) ;

  • la gestion collective pour le compte des porteurs des parts d’un OPCVM.L’Association française de la gestion financière (AFG) est l’organisation professionnelle du secteur.

Des sociétés le plus souvent indépendantes

L’an passé 567 sociétés étaient recensées dans le secteur. En dépit des 29 retraits d’agrément qui ont été prononcés, le nombre de sociétés était proche du plus haut niveau historique enregistré en 2008 (avec 571 intervenants).

Plus de la moitié des sociétés étaient détenues par des personnes physiques. En revanche, elles ne détenaient que 5 % des encours sous gestion.Les sociétés qui concentrent la grande majorité des encours (les deux tiers) sont des filiales d’établissements de crédit (qui ne représentent pourtant que le tiers du nombre de sociétés).

Une évolution de l’activité qui ne suit pas la progression des encours

Le montant brut des encours a atteint 2 816 milliards d’euros en 2009, en progression de 12%.

La gestion collective constitue la majorité des encours (56 %) à 1 568 millions d’euros. Elle a augmenté de 11 % entre 2008 et 2009. Les OPCVM monétaires occupent une grande part de la gestion collective (422 millions d’euros à fin 2009).

La gestion sous mandat a également bien progressé (+12 %) pour s’élever à 1 248 millions d’euros.

La rentabilité (ou marge d’exploitation) des sociétés s’est nettement redressée après avoir fortement diminué en 2008 : le rapport entre résultat d’exploitation et produits d’exploitation s’établissait à 20 % en 2009 contre 18 % en 2008.

Pourtant le chiffre d’affaires a reculé de 8% pour atteindre 11 107 millions d’euros. C’est la baisse de 10 % des charges d’exploitation qui a permis le redressement de la rentabilité du secteur.

Pour 2010, l’AMF n’envisage pas un retour au niveau de rentabilité précédant la crise car différents facteurs d’incertitude pourraient peser fortement sur la reprise, notamment une inquiétude grandissante sur la solvabilité de certains Etats.

OPCVM : une évolution réglementaire importante suite à la crise financière

Les OPCVM monétaires ont été fortement touchés par la crise financière.

Une nouvelle classification des OPCVM « monétaire euro » a été mise en place, l’objectif étant de mieux protéger les épargnants à travers un durcissement de cette classification. Les informations à fournir aux investisseurs ont également été renforcées.

Une labellisation « OPCVM monétaire à court terme » a notamment été instaurée avec une maturité moyenne du portefeuille et une maturité résiduelle maximale des titres détenus qui sont respectivement ramenées à 3 mois et à un an.

De plus, lors de leur commercialisation, les OPCVM monétaires ne doivent pas être présentées comme des produits sans risque. L’information selon laquelle un fonds qui propose un rendement supérieur au taux du marché monétaire, diminué des frais de gestion, est nécessairement plus risqué qu’un fonds qui s’en tient à un tel rendement doit obligatoirement apparaître.

Distribution et gestion des OPCVM : une nouvelle réglementation applicable l’an prochain

Un nouveau cadre règlementaire, édicté par la directive OPCVM (UCITS IV), va régir la distribution et la gestion des OPCVM, qui vont être coordonnées dans l’ensemble de l’Union européenne. Il entrera en vigueur à partir du 1er juillet 2011.

Les investisseurs pourront mieux comparer les fonds entre eux. Un nouveau document de deux pages, intitulé « Key Investor Document » ou en français « Document d’Information Clé pour I’investisseur – DICI » leur sera fourni, en plus du prospectus simplifié existant. Il permettra une comparaison entre les différents produits européens.

Pour les sociétés de gestion, des changements majeurs vont également avoir lieu. Suite à une levée des barrières transfrontalières entre les Etats membres, pour la commercialisation des fonds, un « passeport société de gestion » permettra aux sociétés de gestion voulant créer des fonds de droit étranger de ne plus avoir besoin de mettre en place une structure dans chaque pays.

De plus, dans un contexte où le marché européen est très fragmenté, la nouvelle directive cherche à accroître la taille des OPCVM européens en favorisant les économies d’échelle, et en facilitant les fusions de fonds à l’échelle européenne.

C’est pourquoi l’AMF s’attend à ce que l’intégration et la consolidation du marché au sein de l’espace européen s’accélèrent, dans un contexte de fragmentation du secteur européen.

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