Les Français plus que jamais fourmis prudentes

la finance pour tous
Dans un contexte toujours marqué par les effets de la crise financière, les Français confirment leur « goût » pour l’épargne, et notamment pour l’épargne sur livret et l’assurance vie sécurisée (assurance vie dite « en euros »). La frilosité permanente par rapport aux placements associés à la Bourse est encore accentuée. C’est ce qui ressort de l’enquête TNS Sofres (*) parue le 29 avril dernier.

L’épargne, une valeur sûre.

Le moral des consommateurs reste toujours bas, et la volonté d’épargner grandit.

Alors que les précédents sondages avaient constaté une forte baisse des comportements d’épargne, la reprise est sensible (51 % des Français ont épargné au cours des 3 derniers mois contre 45 % un an auparavant 2009). Toutes les catégories sont concernées, à l’exception des 35 à 49 ans.

Reflet des inquiétudes, les intentions d’épargne sont également à la hausse sur les 3 prochains mois (55 % ont l’intention d’épargner au cours des 3 prochains mois contre 51 % il y a un an). Cette hausse est marquée y compris chez les plus modestes alors que la volonté des jeunes d’épargner est particulièrement élevée (73 %).

En termes de produits d’épargne, le Livret A est toujours privilégié : un Français sur quatre (soit la moitié de ceux qui épargnent) a choisi d’épargner sur son Livret A au cours des 3 derniers mois. 19 % des Français ont épargné sur un PEL et 17 % sur un produit d’assurance vie.

Moins d’emprunts

Le recours aux emprunts est en repli : un peu moins d’un Français sur dix déclare avoir effectué un ou plusieurs emprunts au cours des 3 derniers mois et très majoritairement un crédit à la consommation classique.

La bourse mal connue et mal aimée…

Alors que TNS Sofres avait constaté une reprise de l’opportunité d’investir en bourse en fin d’année dernière (sondage d’octobre 2009), cette enquête-ci marque le retour à une certaine frilosité. 17 % des Français pensent que c’est plutôt un bon moment pour investir en bourse, soit 5 points de moins qu’en octobre 2009. Le recul est sensible chez les actionnaires eux-mêmes (-14 points).

Le niveau de risque associé aux placements liés à la Bourse reste très élevé, souligne la Sofres. Alors que « la pierre » (résidence principale, secondaire ou bien locative) est à nouveau considérée comme un investissement particulièrement sûr.

… Et surtout pas pour la retraite

La connaissance des placements boursiers reste très limitée auprès de la population française : environ 1/3 déclarent bien connaître les actions, contre seulement 1/4 pour les obligations.

Cela ne les empêche pas d’émettre des opinions assez négatives sur les placements boursiers. Quand on leur demande si les investissements en bourse sont un bon moyen de se constituer un patrimoine, deux Français sur trois répondent par la négative. A la question « Est-ce un bon moyen pour préparer la retraite ? », 77 % ne sont pas d’accord dont 46 % pas du tout d’accord. « Est-ce un bon moyen de soutenir l’économie en investissant dans les entreprises ? », un sur deux seulement le pense. A peine plus que ceux qui pensent qu’il s’agit d’un bon moyen de spéculer et de gagner de l’argent rapidement (44 %) !

Le sondage TNS Sofres montre ainsi que la crise a encore renforcé l’opinion traditionnellement méfiante des Français à l’égard des investissements boursiers.

(*) L’institut TNS Sofres réalise deux fois par an depuis 2004, une enquête sur les comportements des Français vis-à-vis de l’épargne et de leurs placements. La série est parrainée par le journal Les Echos et par la Banque Postale. Les résultats du sondage réalisé en mars 2010 sont parus le 29 avril.

Aller plus loin avec Le baromètre épargne TNS Sofres