SIMS : un projet européen sur l’éducation financière

la finance pour tous
Le projet SIMS (Social Innovation and mutual learning on micro-saving in Europe) a consisté en l'implantation simultanée et coordonnée, à partir de 2011 et pour 2 ans, de trois programmes d'expérimentation, en Belgique, en France et en Hongrie, visant à promouvoir l'épargne auprès des publics à revenus faibles au travers de programme d'éducation et/ou d'incitation financière.

Le Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation sur les Conditions de Vie (CREDOC), en charge de l’analyse des résultats de ce projet, a publié en septembre 2013 une synthèse des résultats de l’évaluation dont voici un résumé.

L’ANSA (Agence Nouvelles des Solidarités Actives) est l’acteur français qui a participé à cette expérimentation.

Populations visées

En Belgique, la population ciblée par le programme devait répondre à un des trois critères suivants : disposer d’un revenu proche du seuil de pauvreté, être demandeur d’emploi longue durée ou être en fin de règlement de dettes.

En France, il s’agissait de jeunes apprentis en alternance suivant à la fois une formation en entreprise et des cours dispensés par le Centre de Formation des Apprentis ;

En Hongrie, le programme a été implanté au sein de villages dont les populations sont défavorisées et discriminées et où vivent une forte proportion de Roms.

La moyenne d’âge de la population cible en France était plus jeune (17,5 ans) que dans les deux autres pays (respectivement 38 ans pour la Hongrie et 47 ans pour la Belgique).

Environ 200 personnes participaient à chaque programme.

Les objectifs

Pour la Belgique, il s’agissait principalement de développer une culture de l’épargne, de favoriser et d’encourager ainsi l’épargne plutôt que le crédit et de sortir d’une gestion budgétaire au jour le jour.

Pour la Hongrie, il s’agissait de leur permettre d’accéder à une éducation financière ainsi qu’à la possibilité d’épargner et d’emprunter pour leur permettre de planifier les dépenses.

Pour la France, il s’agissait de faire évoluer les connaissances afin de développer l’épargne, réduire l’appétence aux crédits et aider à la gestion du budget et de la relation bancaire en général.

Les programmes hongrois et belges étaient facultatifs alors que le programme français était obligatoire puisqu’intégré dans le cursus scolaire.

Les résultats

Les programmes ont eu des effets positifs sur les comportements d’épargne : ainsi, les bénéficiaires belges et hongrois épargnaient plus souvent à la fin du programme. En matière de gestion de budget, ils ont permis le développement d’une plus grande vigilance et même une anticipation budgétaire en Belgique. Ils ont enfin favorisé une plus grande prudence vis-à-vis des crédits. Impossible en revanche d’étudier les comportements d’épargne en France dans la mesure où le programme n’incluait pas le mécanisme d’épargne régulière comme dans les deux autres pays.

Zoom sur le programme français :

Le projet a ciblé une population d’élèves rencontrant des difficultés et a permis de briser le tabou de l’argent. Les élèves ont apprécié l’intervention de professionnels du secteur et le temps d’échange qu’ils leur ont consacré. Les thématiques concrètes abordées par le biais de modules non seulement pédagogiques mais surtout ludiques et interactifs ont reçu un accueil très favorable. Les élèves ont été plus attirés par les aspects concrets de la formation, applicables à leur vie quotidienne (élaboration d’un budget, assurance voiture ou carte bleue, crédit permis de conduire). Le programme a produit des effets à plusieurs niveaux : d’abord il a permis de résoudre certains problèmes existants et de compléter la formation suivie; Ensuite, il a développé chez les élèves une vigilance accrue vis-à-vis du crédit. Il a enfin amélioré leurs connaissances financières eu égard aux frais bancaires et à l’utilité de l’épargne. Il n’a cependant pas favorisé les réflexes d’anticipation des dépenses, mais cela peut être dû à la jeunesse des bénéficiaires du programme.