Les Français toujours fâchés avec la Bourse

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L’investissement en entreprise reste un type de placement peu connu des Français, pour qui le risque associé et la méconnaissance des mécanismes restent les principaux freins. C’est ce qui ressort d’un sondage publié le 20 octobre, par OpinionWay, à quelques semaines de l’ouverture du salon Actionaria (les 20 et 21 novembre prochains) au Palais des Congrès de Paris. Parallèlement, la lettre de l’Observatoire de l’épargne de l’AMF fait le point sur la baisse du nombre d’ actionnaires individuels.

Les Français n’aiment guère le risque. Et l’économie reste un monde « à part », dont ils se méfient, souvent par manque de confiance et de connaissance. Le sondage réalisé par OpinionWay (*) à la demande du groupe Infopro, promoteur du Salon Actionaria, portait cette année sur la notion d’ « économie réelle », qui reste pour la grande majorité des sondés une grande inconnue !

Une réelle méconnaissance du monde de l’entreprise

L’enjeu de cette enquête est de faire le point sur l’appétence des Français en matière d’investissement dans les entreprises. Sur la base des répondants, seuls 12 % déclarent avoir déjà investi dans une entreprise. A la question « si vous deviez investir demain dans une entreprise, quel mode d’investissement choisiriez-vous ? », 41 % répondent ne pas savoir !  12 % ont répondu « l’achat d’actions en bourse »,  15 % optent pour le crowdfunding et 16 % ont choisi la réponse « prise de part dans une entreprise ». A cette même question, les Investisseurs Décideurs Actifs (IDA) choisissent, très majoritairement à 61 % l’achat d’actions en bourse.

Dans les faits, les principaux freins des Français à l’investissement en entreprise viennent du risque de perte trop élevé (42 %), d’un manque de moyens (26 %), de la peur de prendre une mauvaise décision (24 %), du manque de visibilité et de transparence (22 %) et également du manque de connaissance des entreprises (20 %) (les sondés pouvaient donner plusieurs réponses). Ces réticences trouveraient leur source, selon l’enquête, dans le pessimisme des Français concernant l’avenir des PME (51 % des sondés sont pessimistes) et de l’économie française (à 71 %).

Toutefois, l’investissement en entreprise peut se révéler attractif dès lors qu’il fait sens. Et notamment lorsqu’il s’agit de créer sa propre entreprise (39 %), d’investir dans celle dans laquelle on travaille (au travers de l’épargne salariale par exemple) ou encore d’acheter des actions d’une entreprise du CAC 40.

Le salon Actionaria : 2 jours pour s’informer et se former

Brochure IEFP Le salon Actionaria ouvrira ses portes les 20 et 21 novembre 2015 pour sa 18ème édition au Palais des Congrès de Paris (Porte Maillot). Au cours de ces deux journées, les particuliers auront accès à plusieurs types d’animations : réunions d’actionnaires, grands débats, conférences et ateliers pédagogiques… Plus de 80 exposants (sociétés cotées, conseillers en gestion de patrimoine, journaux financiers) seront présent. Sur le stand de l’Autorité des Marchés Financiers, vous pourrez disposer de nombreux documents d’information, et notamment de nos dépliants pédagogiques. L’accès est gratuit.

Des actionnaires individuels de moins en moins nombreux

Selon la lettre de l’Observatoire de l’épargne de l’AMF d’octobre, il ressort que la population des investisseurs détenant des actions (en direct ou via des produits collectifs) est passée de 16 % en 2009 à 8 % en 2015. Les actionnaires en direct sont deux fois moins nombreux qu’il y a 6 ans. En 2009, le taux de détention était de 13 %… Il est tombé à 6,6 % en 2015 selon l’enquête SoFia de TNS Sofres.

Très logiquement, le taux de détention varie fortement selon la catégorie socio-professionnelle. Pour les valeurs mobilières (actions, obligations ou placements collectifs), il s’élève à 24 % parmi les cadres supérieurs et les professions libérales, contre moins de 7 % parmi les ouvriers et employés. Même constat du côté du patrimoine : ce taux est de 56 % pour les personnes possédant un patrimoine financier supérieur à 150 000 euros, contre 8 % pour celles dont le patrimoine financier est inférieur à 50 000 euros.

Dans le même temps, le nombre de contrat d’assurance vie en « unité de compte » a augmenté au détriment des contrats uniquement en euros. De fait, la majorité des détenteurs d’actions le sont désormais au travers de supports de placements collectifs (FCP, assurance vie, épargne salariale.

Sondage réalisé online du 16 au 21 septembre 2015, auprès d’un premier échantillon de 1052 personnes représentatives de la population française âgée de 18 et plus. Le deuxième échantillon, de 655 personnes concerne les « investisseurs Décideurs Actifs » – IDA, ayant effectué au moins une opération sur un produit coté au cours de l’année passée et étant décisionnaire dans la gestion de leur portefeuille.