Le krach d’octobre 1987 pourrait-il se reproduire ?

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Le lundi 19 octobre 1987, surnommé le « Black Monday », le Dow Jones (l’indice phare de la bourse de New York) chutait de 22,6 %. Il s’agit de la baisse la plus importante en une journée jamais enregistrée sur un marché action, seulement dépassé depuis par le plongeon de la bourse islandaise lors de la crise de 2008. La surchauffe actuelle des marchés est-elle annonciatrice d’un nouveau krach du même type ?

Cours du Dow Jones en 1987

Au début de l’automne 1987, la bourse américaine était euphorique et une bulle commença à se former. De ce fait, une correction à la baisse était attendue, mais le plongeon de la bourse surprit par sa violence. Les économistes peinent à expliquer les raisons du krach. Les mauvais chiffres du déficit commercial américain ou la remontée des taux d’intérêt (qui détourne les investisseurs du marché des actions comme des obligations) peuvent expliquer une baisse des cours. Mais ces évènements se sont déjà produits sans que cela se traduise par un krach boursier…

Le rôle des ordinateurs et du trading automatisé a aussi été pointé du doigt. Des mécanismes automatisés de vente se seraient enclenchés, renforçant la panique et la chute des cours.

Le krach ne s’est cependant pas traduit par une crise économique, notamment du fait de la réactivité de la banque centrale américaine qui s’est tenue prête à soutenir les marchés (contrairement à la non-intervention de la banque centrale en 1929).

Avec la montée des cours du Dow Jones au cours des 12 derniers mois, une correction violente pourrait-elle se produire, trente ans après le plongeon de 1987 ? La politique monétaire accommodante de la banque centrale américaine a en effet conduit à un gonflement des cours boursiers (les taux d’intérêt étant faibles, les investisseurs sont allés chercher de la rentabilité sur le marché actions).

Cours du Dow Jones en 2017

Le redressement graduel des taux de la banque centrale américaine, ainsi que la fin du Quantitative Easing et la baisse des liquidités pourraient tirer les cours boursiers et obligataires à la baisse (le cours d’une obligation évolue en sens inverse des taux d’intérêt). De plus, les annonces de Donald Trump concernant des baisses massives d’impôts ont poussé la bourse à la hausse. Comme ces promesses tardent à se matérialiser, le Dow Jones pourrait chuter. Si une contraction boursière semble probable, un krach semblable à celui de 1987 semble peu réaliste, tant sa violence fut inhabituelle.