La silver économie en marche

la finance pour tous

La deuxième édition des matinales sur la Silver Economie a eu lieu le mercredi 23 mai 2018 à la Maison de la Chimie. Au programme,  les questions du financement du maintien à domicile ou de l’accompagnement en EHPAD, et l’impact des nouvelles technologies.

La silver économie en marcheLe terme de silver économie (ou Marché des seniors) vise les services et produits destinés aux personnes âgées de plus de 60 ans. La deuxième édition des matinales sur la silver économie s’est intéressée à deux aspects fondamentaux de ce sujet :

  • Quelles politiques publiques-privées pour garantir le bien vieillir ?
  • L’émergence de l’ère numérique

Des EHPAD décriés

La première table ronde dirigée par Madame Monique Iborra, députée de la Haute-Garonne, a mis en exergue plusieurs points :

  • l’explosion du maintien des personnes âgées à domicile ;
  • le fort mécontentement à l’égard des EHPAD (un EHPAD est un Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes dédié à l’accueil des personnes de plus de 60 ans en situation de perte d’autonomie physique et/ou psychique et qui ne peuvent plus être maintenues à domicile). On note un manque de personnels. Les aides-soignantes sont très difficiles à recruter, la coordination des soins entre les médecins coordonnateurs des EHPAD et les médecins traitants (médecins de famille s’occupant des personnes âgées) est très difficile.

Les EHPAD accueillent aujourd’hui des personnes ayant un âge moyen de plus de 85 ans et qui restent 2 à 2,5 années en moyenne. Actuellement, 1,5 million de personnes ont plus de 85 ans en France. Elles seront 5 millions en 2050.

Les participants au débat soulignent que la tarification des EHPAD est complexe et insuffisante. Face à ce constat, de nombreuses questions se posent :

  • Faut-il instaurer une seconde journée de solidarité pour les personnes âgées ? Cette mise en œuvre supposerait d’avoir parfaitement évalué la 1ère journée de solidarité.
  • Quel rôle faire jouer aux mutuelles dans le cadre d’une protection facultative ? Quelle politique fiscale pour inciter les Français à recourir à cette protection ? Albert Lautman, Directeur général de la mutualité française, souligne que la mutualité est déjà le principal financeur de la dépendance.
  • Quelle doit être la contribution de l’Etat dans ce financement ? Cette question s’impose dans la mesure où le reste à charge pour les particuliers est aujourd’hui de l’ordre de 2 à 4 milliards d’euros. Pour les pensionnaires, le coût d’un EHPAD en province est de l’ordre de 1 500 € par mois et bien plus à Paris !

Par-delà le financement de la dépendance, les participants se sont intéressés au modèle à mettre en œuvre dans un pays qui compte déjà plus de 16 millions d’individus de plus de 60 ans :

  • Que souhaitent nos compatriotes ?
  • Comment sont prises en charge les personnes âgées dans d’autres pays et notamment au Danemark (modèle de la prise en charge des personnes âgées) ?
  • Faut-il développer des systèmes mixtes entre le maintien au domicile et l’EHPAD à l’instar des résidences services ?
  • Faut-il faire des EHPAD des plateaux gérontologiques multi-fonctions utilisables par l’ensemble de la population âgée (prise en charge au domicile dans une zone de référence) ?
  • Les expériences menées en certaines collectivités territoriales après avoir été testées peuvent-elles être reprises au niveau national ?

L’ère numérique une solution à la prise en charge des personnes âgées ?

Cette seconde table ronde présidée par Agnès Firmin Le Bodo, députée de Seine Maritime, a mis en exergue la nécessité d’une plus grande transversalité du système de santé, quel que soit l’âge, grâce au développement numérique. La télésanté est une illustration des nouvelles possibilités envisagées pour répondre au problème de mobilité et d’égalité d’accès sur l’ensemble du territoire.

Jean-Yves Fagon, délégué ministériel à l’innovation en santé, rappelle que le système français recherche le risque « zéro » ce qui induit en conséquence une durée importante avant la mise sur le marché d’une innovation. Les participants insistent sur l’intérêt de stratégies régionales permettant des tests en grandeur nature.

Les innovations comme la télémédecine nécessiteront quoi qu’il en soit une formation et une tarification adaptées.