Boris Johnson devra négocier le Brexit

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Boris Johnson est devenu le chef du parti conservateur mardi 23 juillet. Il deviendra donc le Premier ministre de la Grande-Bretagne à la place de Theresa May. Quelles peuvent être les conséquences économiques de l’arrivée au pouvoir d’un fervent partisan du Brexit ?

Où en est le Brexit ?

Le 23 juin 2016, les Britanniques décidaient par référendum de sortir de l’Union européenne (UE). Le Brexit devait avoir lieu en avril 2019. Cependant, comme le Parlement de Londres n’avait pas ratifié l’accord négocié entre Theresa May et Bruxelles, il a été décidé d’un report du Brexit au 31 octobre 2019.

Il est cependant peu probable qu’une négociation puisse aboutir entre le nouveau Premier ministre Boris Johnson et l’UE d’ici fin octobre. Le Brexit pourrait donc être à nouveau reporté. Mais un tel report a été écarté par Boris Johnson qui assure vouloir sortir le 31 octobre, même sans accord avec l’UE.

Dans ce cas, des droits de douane et des contrôles aux frontières seraient réinstaurés entre la Grande Bretagne et l’UE, une situation délicate à gérer sur le plan commercial et en Irlande du Nord.

Comment se porte l’économie britannique ?

Depuis la décision de quitter l’UE en 2016, un certain nombre de prévisions alarmistes avaient été formulées, comme celles de la Banque d’Angleterre. D’autres économistes, comme Paul Krugman, soutiennent que le Brexit est certes néfaste pour l’économie britannique, mais pas catastrophique.

Depuis 2016, la croissance du Royaume-Uni a légèrement décéléré (de 1,8 % en 2016 à 1,4 % en 2018), mais celle de la zone euro a également perdu de sa vigueur (2 % en 2016 contre 1,8 % en 2018). En fait, le Brexit n’ayant pas encore eu lieu, il est donc trop tôt pour estimer les impacts qu’il pourrait avoir sur l’économie.

Cependant, l’investissement des entreprises a stagné depuis le référendum de 2016, ce qui pourrait indiquer une certaine frilosité des entreprises du fait de l’incertitude entourant le Brexit.

En cas de départ non-négocié de l’UE, le choc pour les entreprises britanniques pourrait être violent, la moitié de leurs exportations étant destinées à des pays européens. De plus, la dépréciation de la livre indique un certain pessimisme des marchés financiers envers l’économie du Royaume-Uni.

Boris Johnson prendra-t-il le risque de claquer la porte de l’UE sans accord pour satisfaire sa base électorale la plus anti-européenne ? Réponse le 31 octobre.