Emission d’obligations vertes : la France est aussi championne du monde !

la finance pour tous

La France est le premier pays émetteur d’obligations vertes (les fameux « green bonds »). La mobilisation des grands émetteurs publics et des grandes banques françaises tire la forte croissance des émissions. Mais on est loin encore des 1 000 milliards de dollars d’investissement annuel jugés nécessaires au regard de l’impératif climatique.

« Une green bond, terme que l’on traduit par obligation environnementale, est une émission obligataire que lance une entreprise, une organisation internationale ou une collectivité locale sur les marchés financiers pour financer un projet ou une activité à bénéfice environnemental. Les green bond attirent plus particulièrement les investisseurs responsables qui recherchent un double bénéfice financier et environnemental. Ces green bond se développent particulièrement depuis 2013 en France et partout dans le monde. »
Source : Novethic

La France en tête de la finance verte

Emission d’obligations vertesSelon le rapport publié fin juin à Londres par le trust caritatif international « Climate Bonds Initiative », la France a émis depuis le début de l’année 2019 15,3 milliards de dollars (près de 13,4 milliards d’euros) d’obligations vertes. Elle double ainsi les Etats-Unis, leader en 2018 mais aussi au premier trimestre 2019, alors que les Pays-Bas prennent la troisième place au classement.

L’entreprise française Engie est la première émettrice des green bonds corporate dans le monde avec deux émissions d’obligations depuis le 1er janvier pour un montant total de 1,7 milliard d’euros. Depuis 2014, l’ex GDF-Suez a émis 8,75 milliards d’euros de green bonds. La compagnie sud-coréenne LG Chem et la compagnie chinoise ICBC occupent la seconde et troisième place mondiale en green bonds corporate.

La part des acteurs publics ou para-publics en France est importante puisque sur les 15,3 milliards de dollars d’émissions, 6,1 milliards sont émis par des acteurs majeurs tels que la Caisse des dépôts (émission le 13 juin 2019 d’une première obligation durable verte et sociale pour 500 millions d’euros), la Banque Postale (émission de son premier green bond en avril pour un montant de 750 millions d’euros), la RATP (émission de sa seconde green bond également le 13 juin 2019), SNCF Réseau (500 millions d’euros), mais c’est surtout la société du Grand Paris Express qui mène la danse avec près de deux émissions depuis le début de l’année (mars puis mai) pour un total de 3 milliards d’euros.

Parmi les « arrangeurs » de green bonds, on note la forte compétitivité des grandes banques françaises puisque BNP Paribas se place au second rang mondial derrière HSBC et devant Citi et Bank of America Merrill Lynch, Crédit Agricole occupant la 5ème place.

Le cap des 100 milliards d’émissions d’obligations vertes franchi en à peine six mois

Au total, selon le rapport du Climate Bonds Initiative, les émissions de green bonds ont dépassé le cap des 100 milliards de dollars dès le mois de juin, ce qui est jugé prometteur, ce cap des 100 milliards n’ayant été passé qu’en septembre en 2018 et novembre en 2017, pour la première fois.

D’après HSBC, les émissions de green bonds sont en hausse de 57 % par rapport à 2018 et la fourchette de prévision annuelle 2019 est prévue entre 180 et 240 milliards de dollars. Rappelons que la hausse des émissions n’avait été que de + 5 % en 2018, avec un total annuel de 163 milliards de dollars.

Malgré ces chiffres encourageants, Climate Bond Initiative rappelle que « Le défi global du financement climatique pour le climat consiste à réaliser un investissement vert annuel de 1 000 milliards de dollars au début des années 2020 ».