L’économie britannique en petite forme alors que le Brexit est reporté

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La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE), qui devait avoir lieu le 31 octobre 2019, a été reportée au 31 janvier 2020 au plus tard, après les élections générales anticipées du 12 décembre. Pendant ce temps, l’investissement est à la peine.

Nouveau rebondissement dans la saga du Brexit

Les Britanniques ont décidé par référendum de quitter l’UE le 23 juin 2016. Après de longues négociations, l’accord négocié par Theresa May et Bruxelles pour une sortie en mars 2019 avait été rejeté par les députés britanniques, entraînant un report de la date du Brexit au 31 octobre 2019.

Boris Johnson, devenu entre-temps Premier ministre, n’est pas parvenu à trouver un accord de sortie qui obtiendrait l’aval du Parlement de Westminster. De ce fait, la date du Brexit a une nouvelle fois été décalée au 31 janvier 2020 au plus tard. D’ici-là, les élections générales du 12 décembre au Royaume-Uni permettront peut-être d’éclairer une situation confuse. Rien ne garantit en effet qu’un accord de sortie, approuvé par les députés britanniques, soit trouvé d’ici au 31 janvier 2020, auquel cas le « feuilleton » du Brexit connaîtrait un nouveau rebondissement dont il est difficile de prévoir l’issue.

Le Brexit est difficile à négocier car il pose entre autres de lourdes questions économiques : une sortie de l’UE pourrait conduire (selon l’accord de sortie conclu) à un retour des droits de douane entre le Royaume-Uni et l’UE. Dans ce cas, le commerce serait perturbé et les conséquences économiques pourraient être lourdes.

Croissance molle au Royaume-Uni

Le Brexit n’a pas eu jusqu’à présent d’effets dévastateurs sur l’économie britannique. Il est néanmoins trop tôt pour conclure quant aux effets économiques du Brexit puisque le Royaume-Uni est toujours dans l’UE et donc échange toujours librement avec les autres pays membres.

Cependant, le Brexit crée une incertitude qui limite les investissements et freine la croissance britannique. Certes, un ralentissement est à l’œuvre dans tous les pays développés, mais il semble particulièrement marqué au Royaume-Uni.

Par exemple, le PIB a baissé de 0,2 % au second trimestre 2019 au Royaume-Uni, alors qu’il augmentait dans le même temps de 0,3 % en France. En 2019, le FMI prévoit une croissance britannique de seulement 1,2 %, soit le plus faible rythme depuis 2009.

L’investissement souffre particulièrement au Royaume-Uni, du fait de l’incertitude entourant les relations commerciales futures entre le pays et l’UE. Cette baisse de l’investissement est nette dans l’industrie automobile, très dépendante de l’UE pour ses approvisionnements et ses débouchés : les montants investis ont été divisés par environ trois entre 2016 et 2018, et les premiers chiffres pour 2019 indiquent que la chute se poursuit.

De moindres flux migratoires pourraient également impacter la croissance britannique, dépendante de la main d’œuvre étrangère alors que le chômage est au plus bas, à moins de 4 %. Les arrivées d’Européens, échaudés par les incertitudes juridiques futures, ont plongé de 218 000 entrées nettes en 2015 à 75 000 en 2018.