Pandémie de Covid-19 : le football européen fortement impacté

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L’impact économique de la pandémie de Covid-19 est sans précédent et touche la quasi-intégralité des secteurs. Le monde du football n’est pas épargné par ses conséquences. Selon une étude récente de KPMG, la pandémie a provoqué une diminution des recettes d’exploitation des clubs européens de plus d’un milliard d’euros. En France, la situation des clubs professionnels est rendue encore plus incertaine en raison d’une crise majeure sur les droits de retransmission télévisuelle.

Football européen et Covid : diminution des recettes d’exploitation d’un milliard d’euros

A l’instar des autres secteurs de l’économie, le monde du football a été touché par la pandémie de Covid-19. Selon le dernier rapport du cabinet d’audit et de conseil KPMG consacré au monde du football européen, publié ce mois-ci, la pandémie de Covid-19 a, en effet, entraîné, au cours de la saison 2019-2020, une diminution totale des recettes d’exploitation de près d’un milliard d’euros, soit une baisse d’environ 14 % par rapport à l’exercice précédent. Ce milliard d’euros constitue une estimation basse des pertes de recettes entraînées par l’irruption du coronavirus. En effet, ce montant a été calculé à partir des résultats financiers de 20 clubs européens. Parmi ces derniers, seuls deux clubs ont vu leurs revenus d’exploitation augmenter : le FC Séville et le Borussia Dortmund. A l’inverse, le choc le plus fort a été subi par le FC Porto avec une baisse des revenus d’exploitation d’environ 50 %, consécutive il est vrai à une élimination précoce en Ligue des champions.

Dans ce contexte, certains clubs ont connu, au cours de la saison précédente, un résultat fortement déficitaire. C’est notamment le cas du Paris Saint-Germain (PSG) dont le déficit est estimé pour l’exercice 2019-2020 à plus de 125 millions d’euros, un montant supérieur au budget de la plupart des autres clubs de Ligue 1. La chute drastique des revenus d’exploitation a également pesé sur le résultat du FC Porto, dont la perte devrait être de 116 millions d’euros. A l’inverse, certains clubs comme le Real Madrid ou le Bayern Munich parviennent à afficher un léger bénéfice, fruit pour le second d’un parcours réussi en Ligue des champions.

Clubs de foot et Covid

Cette dégradation de la situation financière des clubs de football européens s’explique par trois facteurs principaux.

  • La chute des recettes de billetterie du fait de la fermeture, partielle ou totale, des stades au public.
  • La diminution des recettes liées à la commercialisation de produits dérivés.
  • La réduction des recettes liées aux droits de retransmission télévisuelle. Les rencontres des quarts de finale et des demi-finales de la Ligue des champions ont, en effet, eu lieu sur un match unique et non pas, comme habituellement, sur des allers-retours.

Kylian Mbappé, le footballeur à la plus grande valeur marchande

Selon les estimations de KPMG, l’attaquant français du Paris Saint-Germain, Kylian Mbappé reste le joueur de football évoluant dans l’un des championnats européens disposant de la plus grande valeur marchande. Celle-ci représente la valeur théorique d’un transfert. Dans le cas de Kylian Mbappé, elle est estimée à près de 200 millions d’euros, en baisse de 25 millions d’euros par rapport à l’année précédente.

Football : incertitude planant sur les droits TV en France

Outre les conséquences de la pandémie de Covid-19, le football français doit faire face à une crise majeure concernant les droits de retransmission télévisuelle des matchs de Ligue 1 et de Ligue 2. Le groupe Mediapro s’est en effet révélé incapable de verser les sommes prévues contractuellement à la Ligue professionnelle de football (LFP) en contrepartie de la diffusion de 80 % des matchs des championnats des deux premières divisions françaises.

Ce contrat, signé en mai 2018 entre la Ligue professionnelle de football et Mediapro, prévoyait la cession des droits TV de la plupart des rencontres de Ligue 1 et de Ligue 2 pour la période 2020-2024 contre un montant annuel de 780 millions d’euros. Il s’agissait des lots les plus prestigieux de tous ceux mis aux enchères par la Ligue professionnelle de football.

L’ensemble des droits TV représentait alors un montant de plus de 1,15 milliard d’euros, une somme record pour la France !
Pour la période 2016-2020, les droits TV n’atteignaient en effet « que » près de 750 millions d’euros par an, ce qui constituait déjà une forte hausse par rapport au contrat précédent.

Après plusieurs annonces par Mediapro faisant état de ses difficultés financières et de son incapacité de régler les échéances prévues contractuellement au cours de l’automne, le Tribunal de Nanterre a, à la fin du mois de décembre dernier, validé un accord entre la Ligue professionnelle de football et Mediapro prévoyant la rupture du contrat concernant les droits TV. Depuis, la Ligue professionnelle de footballest à la recherche de nouveaux diffuseurs. Les mois à venir pourraient donc s’avérer cruciaux pour les clubs professionnels français dont les finances sont particulièrement dépendantes des recettes liées à ces droits TV.