Tarification bancaire : encore des écarts importants

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En ce début de discussion parlementaire du projet de loi sur la réforme du secteur bancaire et la proposition de plafonnement des frais bancaires pour les ménages les plus fragiles, deux enquêtes sur la tarification bancaire viennent d’être publiées. Quelques orientations peuvent être notées et une conclusion est à retenir : le client doit rester vigilant.

L’une de ces enquêtes a été menée par l’association de consommateurs CLCV et le magazine Mieux Vivre Votre Argent, l’autre étude a été réalisée conjointement par Le Monde, RTL et Choisir ma banque, comparateur de tarifs bancaires. Chaque client est différent mais globalement les consommations de services bancaires sont analysées sur la base de  différents profils :  petits, moyens et gros consommateurs de services bancaires (enquête CLCV-Mieux Vivre Votre Argent) ou des profils-types de clients, étudiants, employé, cadre, sénior pour le baromètre Le Monde-RTL-Choisir ma banque. Chaque enquête porte sur les tarifs en vigueur au 1er février 2013.

Avant de devenir client, comparer les offres tarifaires des banques

Pour un même profil de consommateur, les écarts de tarifs entre banques peuvent varier du simple au triple. Ainsi, le profil « petit client » est facturé 35,60 euros pour la banque la moins chère contre 98,45 euros pour la banque la plus chère, avec des tarifs à la carte. Le profil «  gros consommateur de services bancaires » paye 440,74 euros dans la banque la moins chère mais 723,76 euros dans la banque la plus chère.

Les tarifs 2012 : des hausses et des baisses

L’enquête CLCV-Mieux Vivre Votre Argent relève que le coût d’un certain nombre de services bancaires a augmenté dans la plupart des établissements bancaires (sur la base de la tarification « à la carte », hors banque en ligne). Le coût moyen du profil « petit consommateur » a augmenté de 0,93 % sur un an, celui du « gros consommateur » est en hausse de 0,18 %. Par contre, le coût du profil « consommateur moyen » a légèrement baissé (-0,85 %). Autre repère tarifaire, le prix moyen d’une carte bancaire à débit immédiat est de 36,38 euros, en hausse de 0,84 % sur un an. En revanche, le coût moyen d’une carte à débit différé (43,98 euros) enregistre une légère baisse (-0,37 % sur un an).

Adapter l’offre de service bancaire à votre profil

Package ou service à la carte ? Voilà la première question que doit se poser tout client qui ouvre un compte bancaire. Les banques commercialisent de nombreuses formules groupées qui proposent un ensemble de services pour un prix donné. Apparemment économiques, l’intérêt de ces offres dépend de l’utilisation que fait le client des services inclus. Dans bien des cas, une formule  « à la carte » est plus économique. Le client choisit les produits et services qu’il veut prendre et qui lui seront facturés à l’unité.  L’enquête CLCV-Mieux Vivre Votre Argent montre que sur 133 établissements bancaires, seules 18 proposent un package intéressant aux petits consommateurs, 60 banques en moyenne pour les consommateurs moyens et plus de 70 banques pour les gros consommateurs.

Négocier ses frais

L’environnement bancaire est un univers concurrentiel. Le client est potentiellement en position de force. Le meilleur temps de la négociation est, bien sûr, à l’ouverture du compte. La banque sera plus conciliante pour inviter le particulier à faire partie de sa clientèle. Le client le plus écouté est aussi celui qui utilise le plus de services bancaires. Le « bon client » peut renégocier certains frais bancaires comme les commissions d’intervention ou obtenir une réduction du taux de son découvert bancaire. Une attention particulière doit être portée à ces frais qui peuvent atteindre, pour certains, plusieurs centaines voire milliers d’euros sur l’année.

Choisir une banque en ligne ?

Le développement des banques en ligne permet à un grand nombre de clients de diminuer leurs frais bancaires. Pour ces banques qui n’ont pas d’agences à financer, les offres de services bancaires sont très compétitives. Certaines d’entre elles proposent même des produits et services gratuits.

Ces banques privilégient surtout les clients « gros consommateurs » de produits bancaires. Les particuliers, dont les revenus mensuels ou le niveau d’épargne sont jugés insuffisants, sont exclus du bénéfice de ces offres.