Le réchauffement climatique sur le devant de la scène
Après la démission fracassante de Nicolas Hulot et la canicule de cet été, la question du réchauffement climatique est revenue sur le devant de la scène.
Le lundi 3 septembre, 200 personnalités lançaient un appel à « sauver la planète » dans le journal Le Monde en réponse à l’appel de Juliette Binoche et de l’astrophysicien Aurélien Barrau. Ils demandent une action politique « ferme et immédiate » face au changement climatique.
Toujours le 3 septembre, les économistes Alain Grandjean et Gaël Giraud lançaient un autre appel, cette fois dans les colonnes du magazine Alternatives Economiques, pour « Libérer l’investissement vert ». Une centaine de personnalités (dont de nombreux économistes) se sont joint à cet appel, parmi lesquels Michel Aglietta ou Thomas Piketty.
L’objectif de cet appel est de prôner de lourds investissements publics en faveur de la transition écologique. Il est notamment rappelé que « les émissions de gaz à effet de serre ont crû en France de 3 % en 2017, alors que le respect de l’accord de Paris imposerait qu’elles décroissent de 5 % par an » et que la tendance ne pourra être inversée sans investissements massifs.
De plus, l’appel indique que les fonds investis dans la transition écologique ne devraient pas être comptabilisés dans le déficit budgétaire, car ils représentent des investissements et pas des dépenses de fonctionnement.
Le déficit budgétaire est limité à 3 % du PIB par les traités européens (bien que cette limite ait été régulièrement dépassée par de nombreux pays). Ce seuil de 3 % est parfois critiqué car il gênerait la conduite de la politique économique des pays, et parce qu’il ne fait pas de différences entre les dépenses de fonctionnement et d’investissement.
Peut-on verdir l’économie ?
La question se pose de savoir s’il est possible de concilier développement économique et préservation de l’environnement. Certains écologistes prônent la décroissance, c’est-à-dire la baisse délibérée du produit intérieur brut (c’est-à-dire de la production) de façon à limiter le réchauffement climatique et l’épuisement des ressources naturelles.
Cependant, écologie et économie ne sont pas forcément incompatibles. Par exemple, accroître la production d’énergie verte en France créerait des emplois et limiterait les importations d’hydrocarbures.
De nombreuses initiatives et incitations peuvent « verdir » la croissance économique, en avantageant les activités les moins polluantes. Le bonus-malus écologique, la taxe carbone, le marché du carbone ou les obligations vertes sont des exemples d’une nouvelle approche de l’économie et de la finance baptisée « finance verte ».