Les salaires des grands patrons repartent à la hausse

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Selon la société de conseil Proxinvest les rémunérations des dirigeants d’entreprises du CAC 40 a bondi de 14 % en 2017. Une hausse critiquée, qui met en lumière le creusement des inégalités au sein des entreprises.

La rémunération moyenne des PDG du CAC 40 a atteint 5,1 millions d’euros

Les salaires des grands patrons repartent à la hausseAprès une année 2016 marquée par la baisse de 9 % des rémunérations des principaux PDG français, leurs émoluments sont repartis à la hausse en 2017, poussés par le dynamisme de la croissance mondiale et la hausse des marchés boursiers. Selon Proxinvest, les rémunérations des PDG du CAC 40 ont bondi de 14 % et ceux des PDG du SBF 120 de 10 %. Concernant le CAC 40, la hausse est de 22 % depuis 2013.

En 2017, la rémunération moyenne des PDG du CAC 40 atteignait en moyenne 5,1 millions d’euros, et 3,8 millions d’euros pour les PDG du SBF 120. Ce montant inclut le salaire fixe, le bonus annuel, les jetons, les avantages en nature, les stock-options, les actions gratuites et diverses formes d’intéressements et de rémunérations.

Toutes les composantes de ces rémunérations ont augmenté en 2017, mais la part variable et les actions gratuites de performances sont le type de rémunération qui a connu la plus forte progression.

Parmi les dirigeants les mieux rémunérés se trouvent Bernard Charlès, Directeur Général de Dassault Systèmes (24,6 millions d’euros), Gilles Gobin fondateur de Rubis (21,1 millions d’euros) et Carlos Ghosn, PDG de Renault (13 millions d’euros).

Creusement des inégalités et justice sociale

Ces rémunérations vertigineuses et croissantes posent questions en termes d’équité et de logique économique. Proxinvest parle « d’absence de justification de l’ampleur des hausses » et pointe le risque de rupture entre la population et le monde de l’entreprise. En effet, depuis 2014 les rémunérations des dirigeants du CAC 40 ont progressé deux fois plus vite que celles du personnel de ces entreprises. Selon Proxinvest, une rémunération n’est pas socialement acceptable si elle dépasse 4,87 millions d’euros, soit 240 fois le SMIC.

Certains cas semblent particulièrement choquants, comme celui du PDG de Technip, Thierry Pilenko, qui a empoché 10,6 millions d’euros alors même que la société a réalisé des pertes et que son cours boursier a plongé de 23,8 %.

Dans ce contexte, Proxinvest recommande de modifier le code AFEP-MEDEF (un code de gouvernance d’entreprise qui édicte des normes et recommandations mais qui n’a pas de valeur législative) afin de mettre un frein à la dérive haussière des rémunérations, notamment dans le cas où l’action du dirigeant n’aurait pas été bénéfique à l’entreprise.