Brexit : un report de plus en plus probable

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La situation reste toujours confuse autour du Brexit. Cependant, un report de la date du divorce entre le Royaume-Uni et l’Union européenne semble probable. Mais ce report ne répond pas aux principaux enjeux, notamment les aspects économiques.

Quand aura lieu le Brexit ?

Le Brexit génère un imbroglio politique à Londres dont il est difficile de pronostiquer le dénouement. Au cours de la semaine écoulée de nombreux votes au Parlement britannique ont apporté certains éclaircissements… tout en soulevant de nouvelles interrogations.

Mardi 12 mars, le Parlement britannique a massivement rejeté l’accord de sortie négocié par la première ministre Theresa May avec l’Union européenne. 

Mercredi 13 mars, les députés britanniques rejetaient la possibilité de quitter l’Union européenne sans accord, ce qui conduirait à un retour immédiat des droits de douane et donc à une perturbation brutale du commerce.

Jeudi 14 mars, le Parlement britannique votait la demande d’un report de la date du Brexit, jusqu’alors prévue pour le 29 mars.

Le scénario le plus probable est donc que le Brexit soit repoussé au-delà du 29 mars. Cependant, plusieurs questions restent en suspens.

Premièrement, l’Union européenne doit accepter ce report à l’unanimité des pays membres. Les Européens ont annoncé qu’ils étaient ouverts à un report, dans la mesure où il serait justifié par Londres.

Deuxièmement, la durée du report pose question. En effet, les élections européennes doivent se tenir en mai. Si le Brexit était repoussé à une date lointaine, cela impliquerait que le Royaume-Uni participe au scrutin et envoie des députés au Parlement européen. Un scénario inenvisageable pour les partisans du Brexit. C’est pourquoi la date du 30 juin a été avancée, elle permettrait de prolonger les négociations de deux mois sans impliquer la tenue d’élections européennes au Royaume-Uni.

Troisièmement, l’utilité d’un tel report est contestée. En effet, cela fait bientôt trois ans que les Britanniques ont décidé par référendum de quitter l’Union européenne. Si un accord n’a pas pu être trouvé en plusieurs années de négociations, il n’est pas certain que quelques mois supplémentaires parviennent à résoudre les principales questions, notamment celles entourant la frontière irlandaise et le commerce.

L’impact économique du Brexit

La question du commerce est au centre des débats entourant le Brexit. Actuellement, le Royaume-Uni commerce librement avec le reste de l’Union européenne. Un Brexit sans accord entraînerait l’instauration de droits de douane de 10 % (bien que Londres ait fait savoir que la plupart des taxes sur les importations serait supprimée, au moins à court terme) et risquerait d’augmenter fortement les délais de passage à la frontière.

Le risque que représente un retour des barrières commerciales entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, qui représente 50 % des échanges du pays, inquiète les industriels.

Par exemple, Honda a annoncé la fermeture de son usine de Swindon en 2021. Toyota et Airbus ont eux aussi fait savoir que le Brexit pourrait les amener à diminuer leurs investissements au Royaume-Uni.