Où en est l’économie britannique ?

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Suite à la décision du Royaume Uni de quitter l’Union Européenne, plusieurs rapports ont prédit une crise imminente de l’économie britannique. Pour l’instant, alors que le Brexit n’est pas encore effectif, la croissance a certes ralenti mais le pays n’est pas (encore ?) tombé en récession.

Les problèmes économiques causés par le Brexit

Le Brexit, s’il s’accompagnait d’une sortie du marché unique – ce qui n’est pas encore certain, les discussions sont actuellement dans l’impasse tant sur la date de sortie que sur les modalités concrètes du divorce – représenterait un choc pour les exportations britanniques, ainsi que pour les industriels, le monde de la finance et celui du tourisme. En effet, ces secteurs pourraient perdre l’avantage de la libre circulation des biens, des personnes et des services financiers obtenue avec l’UE.

Une sortie du marché unique impliquerait un retour de droits de douane et de démarches administratives plus complexes pour échanger. Ainsi, les entreprises installées au Royaume-Uni verraient leur activité contrainte puisque le reste de l’UE représente à la fois un fournisseur et un client de premier plan (environ la moitié des exportations britanniques sont à destination de l’Union Européenne).

Le Brexit, une catastrophe économique ?

La croissance britannique a certes ralenti, à 1,3 % en 2018 comparé à 1,8 % en 2017, mais ce faible ralentissement ne permet pas de parler de crise économique. De plus, la croissance a ralenti de façon similaire dans le reste de l’UE.

Le taux de chômage a quant à lui légèrement baissé au Royaume-Uni. Il était de 3,9 % sur la période novembre 2018 – janvier 2019, par rapport à 4,3 % un an auparavant. Cette évolution a été similaire en zone euro, avec une baisse du chômage de 9,1 % en 2017 à 8,2 % en 2018. Le marché du travail britannique se caractérise par un taux de chômage structurellement faible assorti d’une plus grande précarité et de salaires faibles pour les employés les moins qualifiés.

Il est cependant nécessaire de rappeler que le Royaume-Uni est toujours membre de l’Union Européenne et que, de ce fait, il est trop tôt pour observer les éventuelles conséquences d’un Brexit qui n’a pas encore eu lieu.

Certains évènements laissent cependant supposer que la perspective du Brexit génère une incertitude qui dissuade l’investissement des entreprises. Par exemple, les investissements dans l’industrie automobile, particulièrement sensible à un éventuel retour des droits de douane avec le reste de l’UE, ont plongé de 50 % en 2018.

De plus, les décisions ou déclarations de Honda, Toyota, Nissan ou encore Airbus, qui s’inquiètent tous, quoiqu’à des degrés divers, des conséquences du Brexit, laissent présager une réduction de leur production au Royaume-Uni.

Dans un rapport alarmiste, la Banque d’Angleterre avertissait qu’un Brexit sans accord pourrait conduire à un plongeon du Pib de 8 % (), soit une crise plus violente que celle de 2008.

D’autres économistes, tels que Paul Krugman, jugent ces prévisions exagérées. En effet, s’il estime que le Brexit sera négatif pour l’économie britannique à moyen terme du fait des entraves au commerce, Krugman souligne que, à court terme, la baisse de la livre stimulerait les exportations (tout en attisant l’inflation).

Selon lui, le coût à long terme du Brexit serait d’abaisser de 2 % le PIB du Royaume-Uni par rapport à ce qu’il aurait été si le pays était resté dans l’UE. Autrement-dit, l’impact négatif estimé par Krugman est réel, mais pas catastrophique.