Grand débat : enfin des éléments de réponses !

la finance pour tous

Le 25 avril 2019, Emmanuel Macron a annoncé les décisions qu’il comptait prendre à la suite du Grand débat qui avait réuni près de 2 millions de contributions de citoyen.ne.s français.e.s. Les propositions touchent tout le monde : baisses d’impôts, pérennisation de la « prime Macron », ré-indexation des retraites, suppression de l’ENA…

Prévue initialement le lundi 15 avril 2019, la réponse d’Emmanuel Macron au Grand débat avait été reportée au jeudi 25 avril à cause de l’incendie de Notre-Dame de Paris. Après donc dix jours d’attente, durant lesquels quelques informations ont d’ailleurs fuité, le Président de la République a fait part des changements à venir, compte tenu des contributions et discussions citoyennes. Si vous avez manqué l’allocution, laissez-nous vous résumer les points économiques primordiaux !

Baisse d’impôts pour les classes moyennes

Tout d’abord, sur le sujet très plébiscité par les contributeurs, celui d’une imposition jugée trop élevée, le Président répond en annonçant une baisse d’impôts de 5 milliards d’euros pour les classes moyennes, financée par la suppression de niches fiscales. Idée déjà évoquée par le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, il s’agirait de supprimer des niches fiscales pour les entreprises dans le but de diminuer les taux d’imposition des deux premières tranches de la population.

Impôt sur la fortune

Toujours sur le pan fiscal, une évaluation objective de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI, ex-ISF) est programmée. Si l’ISF, comme n’a cessé de l’affirmer le chef de l’Etat durant les derniers mois, ne retrouvera pas sa forme d’antan, l’IFI n’est pas à l’abri de se voir corrigé au terme de l’évaluation prévue pour 2020.

Une autre évaluation, qui découle également du Grand débat, est censée analyser les sommes échappant à l’impôt afin, par la suite, de remédier à cette perte de revenus pour l’Etat.

Ré-indexation des petites retraites

Les  retraités vont également bénéficier du Grand débat. Alors que les pensions de retraite avaient été désindexées de l’inflation durant la première moitié du quinquennat, faisant perdre du pouvoir d’achat aux intéressés, Emmanuel Macron compte réindexer les retraites des plus modestes à partir de 2020. Ainsi, les retraites ne dépassant pas les 2 000 € seront indexées sur l’inflation dès l’an prochain. Quant aux autres pensions de retraite, elles seront toutes réindexées en 2021.

Le Président souhaiterait également doter les retraités d’un nouveau seuil minimal de retraite équivalent à 1 000 €, pour qui aura fait une carrière complète.

Pérennisation de la « prime Macron »

L’une des réponses à la crise des Gilets jaunes, en décembre 2018, avait été l’instauration de la « prime Macron » pour les salariés gagnant moins de 3 600 € nets par mois. Le Président avait incité les entreprises à leur verser des primes en exonérant celles-ci d’impôts et de charges sociales si elles ne dépassaient pas 1 000 € (parallèlement, elles sont non imposables côté salariés). Lors de la conférence de clôture du débat national, Emmanuel Macron a annoncé la pérennisation de cette mesure qui aurait bénéficié à près d’un salarié sur trois, selon l’Ifop.

Travailler plus pour produire plus

Cette semaine, les propositions sont allées bon train sur l’épineux sujet du « travailler davantage » du chef d’Etat (expression qui avait fuité lors de la première allocution prévue) : revenir sur les 35 heures, reculer l’âge légal de départ à la retraite, ou encore supprimer un jour férié… Emmanuel Macron a indiqué qu’aucune de ces solutions n’était à l’ordre du jour mais qu’en toute logique, « on doit travailler plus longtemps car on vit plus longtemps ». De ce fait, c’est sur la durée de cotisation pour partir à la retraite que le Président compte jouer, grâce à « un système de décote qui incite à travailler davantage, mais sans forcer tout le monde ». L’âge légal de 62 ans ne devrait pas être modifié.

Recouvrement des pensions alimentaires

Une autre volonté du chef de l’Etat : celle d’aider les familles monoparentales et notamment les mères seules. Sur le modèle d’une politique canadienne, Emmanuel Macron souhaiterait donner les capacités à la Caisse d’allocations familiales de « prélever directement les pensions alimentaires dues quand elles ne sont pas versées ».