L’Italie vers de nouvelles élections alors que l’économie est à la peine

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Matteo Salvini a annoncé sa volonté de rompre l’alliance gouvernementale avec le Mouvement 5 Étoiles, ce qui devrait conduire à des nouvelles élections à l’automne. Les marchés financiers ont mal réagi à cette crise politique alors que l’économie italienne est en mauvaise posture.

Une crise politique qui agite les marchés

Depuis un peu plus d’un an, l’Italie est dirigée par une coalition entre la Ligue, parti d’extrême droite dirigé par Matteo Salvini et le Mouvement 5 Étoiles de Luigi Di Maio, parti anti-système originaire de l’extrème-gauche.

Cependant, suite à la multiplication des désaccords entre les deux partis au pouvoir, Matteo Salvini a annoncé jeudi 8 août vouloir mettre fin à la coalition de gouvernement et a réclamé des élections anticipées.

Cette crise politique a entraîné un bond du taux d’intérêt des obligations d’État à 10 ans d’environ 30 points de base (soit 0,3 points de pourcentage).

La bourse italienne est également orientée à la baisse. Le FTSE MIB, l’indice phare de la bourse de Milan, a perdu près de 2 % suite à l’annonce de Matteo Salvini. Dans le même temps, le CAC 40 (équivalent français du FTSE MIB) ne perdait que 0,3 %.

Cette crise politique tombe au plus mal pour l’économie italienne, qui peine à retrouver le chemin de la croissance.

Une économie en difficulté

L’économie italienne souffre de nombreux maux : une dette publique élevée (132 % du PIB), une croissance atone (0,4 % en moyenne depuis 2000), une population vieillissante, un taux de chômage élevé (10,7 % de la population active), un faible niveau d’investissement, une productivité stagnante et un environnement des affaires peu porteur (en 2019, l’Italie est classée 51ème mondial dans le classement « Doing Business » de la Banque mondiale).

Peu d’améliorations sont à prévoir à court terme. Le FMI prévoit que la croissance annuelle ne dépassera pas 1 % d’ici à 2024.

De plus, la politique mise en place par la coalition entre la Ligue et le Mouvement 5 Étoiles depuis un an risque de ne pas répondre aux difficultés du pays. En effet, les mesures prises ont principalement été la baisse d’impôt et la hausse des aides sociales. Or, le pays souffre avant tout d’une incapacité des entreprises à réaliser des gains de productivité, et des mesures en faveur de l’investissement et de l’innovation auraient été plus à même de porter la croissance future, comme le dit par exemple Patrick Artus, chef économiste de Natixis.