2020 : une année bien particulière selon l’AMF

la finance pour tous

Le rapport annuel de l’Autorité des marchés financiers (AMF) fait le point sur les activités du régulateur dans cette période particulièrement tendue sur les marchés financiers en 2020. Si l’actionnariat individuel s’est sensiblement développé, l’année a été également marquée par des marchés financiers très volatils, un accroissement des arnaques et de nouvelles doctrines sur la finance durable.

Un net retour des investisseurs

Malgré des marchés financiers très chahutés, l’appétence des particuliers pour la Bourse s’est fortement accrue en 2020. « Ainsi, le volume de transactions a été multiplié en mars 2020 par 2,5 sur les marchés d’actions selon Euronext Paris (…) Nous avons ainsi enregistré environ 60 millions de transactions boursières de particuliers en 2020 contre 25 millions les années précédentes », explique Robert Ophèle, le Président de l’AMF. On dénombre plus de 150 000 nouveaux investisseurs, plus jeunes en moyenne de dix à quinze ans que la moyenne précédemment observée. Et sur l’année entière, ce sont 410 000 nouveaux investisseurs qui ont investi en actions.

Mais de nombreuses demandes d’informations !

Toutefois, dans le même temps, le nombre d’appels sur la plateforme téléphonique Epargne Info Service a explosé ! Il a progressé de plus de 36 %, passant ainsi à plus de 15 360 échanges. Le régulateur explique cette forte hausse par la chute des cours, la volatilité, la tentation de produits alternatifs, mais également par de nombreuses tentatives d’arnaques. « La dégradation de l’environnement de marché dans un contexte exceptionnel a généré tout à la fois des craintes, des incertitudes et un grand nombre d’interrogations auxquelles le régulateur a dû répondre », note le rapport.

Les usurpations d’acteurs ou de produits ont fortement progressé en 2020, représentant 44 % des pertes déclarées par les épargnants à l’AMF.

Alerter, informer… Les missions de l’AMF

Le Gendarme de la Bourse développe de nombreux supports pédagogiques (notamment avec notre association La finance pour tous), destinés aux investisseurs particuliers. Dans le cadre de la stratégie nationale d’éducation financière, les Rendez-vous de l’épargne ont été organisés en visioconférence dans de nombreuses villes, et 5 000 personnes ont pu assister à ces conférences. De même, l’AMF a créé un MOOC (Massive Open Online Course), sur le thème Comment gérer efficacement son épargne et ses placements ? ». Enfin, elle participe à l’animation de la Semaine de l’épargne salariale.

La finance durable : des enjeux d’envergure et un besoin d’information des investisseurs

« Cette crise a également révélé l’impérieuse nécessité d’agir pour le climat. (…) Le secteur financier, qui a été fortement mis à contribution pour accompagner les entreprises pendant la crise, a un rôle crucial à jouer dans cette transition, comme en témoigne l’appétit croissant pour l’investissement durable », peut-on lire dans le rapport de l’AMF. Les fonds d’investissement labellisés « finance durable » ne cessent de se développer, tant pour les investisseurs institutionnels que pour les épargnants. Mais ces derniers reçoivent souvent une information incomplète. L’AMF a créé une commission Climat et Finance durable, afin d’accompagner les évolutions en cours en matière d’obligation de transparence s’appliquant aux investisseurs et sociétés de gestion. Pour le régulateur, il est « urgent de développer un label européen pour les produits d’investissement « durables » ou « ESG », aux côtés du futur Écolabel européen qui ciblera les fonds d’investissement verts ». Fin 2020, l’AMF a publié son troisième rapport sur les approches extra financières dans la gestion collective.