Covid-19 : retour de la récession en zone euro
Selon les données publiées par Eurostat vendredi 30 avril, le produit intérieur brut (PIB) a reculé au cours du premier trimestre 2021 de 0,6 % au sein de la zone euro, par rapport au trimestre précédent. Puisque le PIB avait déjà diminué de 0,7 % au cours du quatrième trimestre de l’année 2020, cette annonce marque le retour de la récession au sein de la zone euro et éloigne un peu plus les perspectives de reprise économique.
On désigne sous le terme de récession une situation au cours de laquelle le PIB d’un pays diminue au cours de deux trimestres consécutifs.
Des pays majeurs de la zone euro sont concernés par cette récession : au cours du premier trimestre 2021, le PIB recule ainsi de 1,7 % en Allemagne, de 0,5 % en Espagne et de 0,4 % en Italie.
La France fait, ici, figure d’exception : son PIB progresse, en effet, de 0,4 % au cours de cette période.
Comme la France, quatre autres pays de la zone euro ont connu une croissance de leur PIB : la Belgique (+ 0,6 %), la Lituanie (+ 1,8 %), l’Autriche (+ 0,2 %) et la Finlande (+ 0,3 %).
La zone euro comporte, à l’heure actuelle, 19 pays : l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, l’Espagne, la Finlande, la France, l’Irlande, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal, la Grèce, la Slovénie, Chypre, Malte, la Slovaquie, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie.
Un contraste fort avec d’autres régions du monde
Le retour de la récession au sein de la zone euro contraste fortement avec d’autres régions économiques du monde. En effet, le Bureau of Economic Analysis (BEA), l’organisme en charge du suivi de la conjoncture et de la production de données économiques aux États-Unis, a annoncé, quasiment au même moment, une croissance de 1,6 % du PIB américain au cours du premier trimestre 2021.
L’écart entre les deux zones économiques s’accroît à nouveau, comme le montre le graphique ci-dessous. Celui-ci compare les trajectoires du PIB aux États-Unis et au sein de la zone euro, à partir d’une référence commune : le quatrième trimestre de l’année 2019. Depuis lors, le niveau du PIB américain a systématiquement été plus élevé que celui du PIB de la zone euro.
Fin mars 2021, les États-Unis ont quasiment retrouvé le niveau d’activité économique de fin 2019, tandis que le PIB de la zone euro demeure à un niveau inférieur d’environ 6 % à celui qui était le sien avant le déclenchement de la pandémie de Covid-19.
Deux facteurs principaux expliquent la divergence constatée entre les États-Unis et la zone euro :
- L’état de l’épidémie de Covid-19, tout d’abord. Alors que la campagne de vaccination est bien plus avancée aux États-Unis, l’Europe a connu au début de l’année 2021 une résurgence de l’épidémie.
- L’ampleur des soutiens budgétaires aux économies, ensuite. L’administration Biden a mis en place, dès début mars, des mesures budgétaires supplémentaires destinées à stimuler l’économie américaine, avec notamment la distribution de chèques à la plupart des ménages, tandis que, dans le même temps, le plan de relance européen tarde à se concrétiser.