Épargne : les Français sont attirés par des produits plus risqués et rémunérateurs

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Près d’un tiers des Français affirment préférer des placements plus rémunérateurs mais risqués ou peu liquides. Mais le Livret A demeure le produit d’épargne préféré pour la moitié des Français, notamment pour préparer leur retraite, selon le dernier baromètre « Les Français, l’épargne et la retraite » du Cercle des Épargnants.

Le Cercle des épargnants a publié début février 2023 la 21ème édition du baromètre « Les Français, l’épargne et la retraite » (*), réalisé avec l’institut de sondage Ipsos.

Cette édition intervient dans un contexte de forte inflation, de hausse des taux d’intérêt et de réforme des retraites, qui incitent les Français à porter de plus en plus d’intérêt aux sujets d’épargne et de retraite.

Si les Français ont modifié depuis 2022 leurs comportements en matière d’épargne, ils restent massivement opposés à toute réforme des retraites qui conduirait à une baisse du montant des pensions. Par rapport à leur retraite, les femmes sont nettement plus inquiètes que les hommes.

Le nouveau contexte conduit les Français à modifier leurs préférences en matière d’épargne

Bien que la volonté d’épargner reste stable, cette 21ème édition du baromètre montre une augmentation de la préférence pour les produits les plus prudents, et en même temps un attrait plus marqué pour les produits plus risqués et rémunérateurs.

Raisons de détenir un produit d'épargne

L’intention d’épargner pour 2023 reste stable (32 %) : constituer une épargne de précaution (pour 53 %), préparer sa retraite (25 %, en hausse de 3 points sur un an), s’assurer contre le risque de dépendance (22 %) ou aider ses enfants et petits-enfants (20 %) sont les principales motivations à épargner.

Les supports d’épargne privilégiés sont ainsi les placements les plus prudents, tant en risque qu’en liquidité. Selon le baromètre, 4 Français sur 5 possèdent aujourd’hui un livret A, un LDD ou un LEP (80 %, plus1 point en un an), 40 % une assurance vie (en baisse de 2 points en 1 an) et 12 % un PER (stable).

Cependant, le nouveau contexte, notamment la hausse des taux d’intérêt, conduit les Français à modifier leurs préférences pour le moyen terme en faveur de produits plus rémunérateurs, plus risqués (32 %, +6 points en 1 an et +16 points en 6 ans), ou peu liquides (34 %, +5 points en un an).

La hausse des taux d’intérêt modifie aussi les investissements dans l’immobilier (11 %) qui enregistrent une chute sensible de – 8% en un an.

Réforme des retraites : les Français massivement contre toute baisse du montant des pensions

Pour les Français, la réforme des retraites est nécessaire, mais celle qui est présentée est plutôt rejetée, quoiqu’aucune solution assurant la viabilité du système de retraite ne suscite non plus une large adhésion.

Une large majorité (57 %) considère que l’actuel système de retraite doit être réformé, surtout chez les retraités (65 %) mais aussi chez les actifs (54 %). Ce sont principalement les mesures d’uniformisation des différents régimes qui recueillent l’adhésion (66 % sont favorables au rapprochement des régimes du privé et du public, et 65 % sont en faveur de la fin des régimes spéciaux).

Toutefois, seulement un tiers des Français se déclare favorable à la réforme actuellement discutée  (33 %, en baisse de 7 % en un an), tandis que la proportion de Français convaincus que le système de retraite doit être réformé a diminué de 15 % en un an. 81 % sont opposés à une réforme qui conduirait à une baisse du montant des pensions. Et seulement 36 % des Français seraient ouverts à l’élévation de l’âge légal de départ en retraite (en baisse de 2 points en un an).

Les femmes, inquiètes face à la retraite

Les femmes sont nettement plus inquiètes que les hommes à la fois sur leur niveau de retraite (66 % contre 55 %) et sur l’avenir du système de retraite (74 % contre 64 %). Selon le baromètre, à peine 3 futures retraitées sur 10 estiment qu’elles disposeront de ressources suffisantes pour vivre correctement durant leur retraite (28 %) contre près de la moitié de leurs homologues masculins.

(*) Enquête réalisée par internet du 12 au 18 janvier 2023 auprès d’un échantillon représentatif de 1000 Français âgés de 18 ans et plus, sélectionnés selon la méthode des quotas.