Placements financiers : trop peu d’informations sur les frais

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Dans le cadre de ses visites mystère, l’Autorité des marchés financiers (AMF) note une amélioration sur le questionnement des clients, et notamment sur leurs projets et horizon de placement. Mais la question des frais reste encore le point noir de cette enquête.

L’AMF procède à ces « visites mystère » depuis 2010. Objectif : tester la qualité du conseil des grands réseaux bancaires, au travers de deux types de clients fictifs. Les résultats détaillés de cette étude figurent dans la lettre de l’observatoire de l’épargne du mois de mars.

Pour cette édition, qui s’est déroulée de juin à octobre 2022, deux profils d’épargnants se sont présentés dans les agences bancaires :

  • un profil « risquophile », aux revenus élevés et souhaitant prendre des risques pour ses placements et
  • un profil « risquophobe », moins aisé.

Les deux disposant de la même somme à placer, à savoir 50 000 €, issus d’une donation. « L’objectif était de valoriser, sur les 10 ans à venir, son épargne qui devait servir principalement à préparer sa retraite ».

Une amélioration de la perception du client

Sur le registre du questionnaire rendu obligatoire par la MIF, l’étude constate une amélioration sur les informations recueillies.

« Par rapport à la campagne de 2018, l’analyse de la situation financière des prospects a été plus approfondie, surtout celle du profil risquophile, notamment quant à leur capacité à supporter des pertes, nouvelle notion introduite par la directive « MIF2 » », précise l’AMF dans sa lettre.

Toutefois, ce questionnement sur la tolérance au risque n’a été posé qu’une fois sur deux.

Par ailleurs, plus de la moitié des établissements les ont questionnés sur leur préférences de durabilité. Une nouvelle obligation qui démarre depuis peu et sur laquelle nous reviendrons prochainement.

Mais toujours trop peu d’informations sur les frais

Même si des efforts sont constatés depuis la dernière enquête de 2019, le sujet des frais reste « tabou » !

Les coûts des placements n’ont été présentés qu’une fois sur deux pour l’assurance-vie et dans six cas sur dix pour les PEA. Et dans deux cas sur trois, aucun document n’a été remis à ce sujet… Enfin, l’AMF regrette que le rapport d’adéquation n’ait été remis que lors d’une visite sur 10 seulement. Un document pourtant obligatoire dès lors d’une recommandation est formulée.