Les projets des candidats sur les retraites

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Connaissez-vous les programmes des principaux candidats à la présidentielle sur le sujet des retraites ? Quels seraient leurs impacts sur l’âge de départ, la durée de cotisation et le déficit des retraites ?

Actuellement, l’âge légal de départ est fixé à 62 ans et la durée de cotisation progressivement portée à 43 ans. Mais le système actuel pose des problèmes en raison de sa complexité (37 régimes différents) et de son coût (déficit de 18 milliards d’€ en 2015 selon la fondation IFRAP).

J.-L. Mélenchon et M. Le Pen souhaitent revenir sur les réformes de N. Sarkozy et F. Hollande

Nicolas Sarkozy avait fait reculer l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans (loi n° 2010-1330 du 9 novembre 2010). Puis François Hollande a allongé la durée de cotisation pour la porter progressivement de 40 à 43 ans (loi n° 2014-40 du 20 janvier 2014).

Mais la candidate du Front National et le chef de file des « insoumis » souhaitent annuler ces mesures. La mise en place de leurs programmes aggraverait le déficit de la sécurité sociale mais les deux candidats proposent des solutions à ce problème.

Marine Le Pen affirme que son projet arrivera à l’équilibre grâce au recul du chômage. Elle entend par ailleurs « instaurer une Prime de Pouvoir d’Achat (PPA) à destination des bas revenus et des petites retraites (pour les revenus jusqu’à 1 500 € par mois), financée par une Contribution Sociale sur les Importations de 3 % ».

J.-L. Mélenchon affiche plus de mesures dans sa recherche d’un équilibre :

  • mise à contribution des revenus financiers des entreprises ;

  • augmentation du nombre de cotisants et de l’assiette des cotisations (créations d’emplois, hausse des salaires, recul de la précarité, hausse de l’activité des femmes, etc.) ;

  • augmentation des taux de cotisation ;

  • fin des exonérations fiscales pour les régimes de retraite par capitalisation.

Le candidat du Front de Gauche souhaite également « revaloriser les pensions de retraite au niveau du smic pour une carrière complète ».

Benoît Hamon propose un renforcement des comptes pénibilité

Benoît Hamon souhaite renforcer le dispositif pénibilité afin de permettre à ceux qui ont eu les carrières les plus rudes d’accéder à la retraite de manière anticipée. Le candidat socialiste propose par ailleurs « des transferts de trimestres validés entre conjoints pour favoriser les retraites à taux plein ».

Emmanuel Macron veut faire table rase

Il s’agit d’un des projets les plus ambitieux de son programme : annuler les 37 régimes différents et les remplacer par un nouveau système universel. Avec un principe simple : le même montant de cotisation donnerait droit à la même pension dans le public et dans le privé, sans toucher à l’âge légal de départ ou au montant des pensions.

« Le total des droits accumulés sera converti au moment de la retraite en une pension, à l’aide d’un coefficient de conversion fonction de l’âge de départ et de l’année de naissance. » Emmanuel Macron affirme que son projet garantit un équilibre financier sur le long terme.

Il faut néanmoins souligner que le système ne sera pas totalement universel car :

  • les taux de cotisation pourront rester différents ;

  • les spécificités de certains régimes ne disparaîtront pas.

François Fillon reculerait l’âge de départ à 65 ans

Le candidat de la droite et du centre estime que « seul cet effort permettra de redonner des marges de manœuvre à notre système de protection sociale et de contribuer à diminuer les charges pesant sur les entreprises et les salariés. »

François Fillon souhaite également :

  • augmenter les pensions de base de plus de 300 € annuels pour les petites retraites (montant global de pension de moins de 1000 €) ;

  • poursuivre l’harmonisation des règles entre les régimes publics et privés ;

  • mettre fin aux régimes spéciaux d’entreprises (en obligeant les nouveaux entrants à être affiliés au régime général) ;

  • abroger le compte pénibilité (« inapplicable car trop complexe »).

Sur ce dernier point, il est en désaccord total avec Benoît Hamon.