En 2014, les Français sont inquiets pour le système de retraite et leurs futures pensions de retraite. Et pourtant, ils en surestiment le montant et ils réduisent leur effort en faveur de l'épargne retraite, selon la dernière enquête réalisée pour le Cercle des épargnants. La 12ème enquête sur les Français, l’épargne et la retraite, du Cercle des épargnants (centre d’études et d’information sur l’épargne et la retraite), a été réalisée avec le concours du CECOP (Centre d’études et de connaissances sur l’opinion publique) et de l’institut CSA.
Cette enquête, publiée le 11 février 2014, a été effectuée par téléphone, les 7 et 8 janvier 2014, auprès d’un échantillon national représentatif de 1 009 personnes âgées de 18 ans et plus, constitué d’après la méthode des quotas.
Première préoccupation sociale des Français : le financement des retraites
Le financement des retraites reste largement en tête des préoccupations sociales, en augmentation par rapport aux années passées : c’est le cas pour 58 % des personnes interrogées en 2014 (contre 56 % en 2013 et 54 % en 2012).
Les autres thématiques de préoccupation retenues ensuite dans la liste des préoccupations « sociales » en 2014 sont : l’assurance maladie (43 %), les complémentaires santé (21 %), l’aide au logement (20 %), les allocations chômage (19 %) et la dépendance (17 %).
Plus des deux tiers des Français inquiets pour leur retraite
67 % des Français se disent plutôt inquiets, voire tout à fait inquiets (25 %), pour leur propre retraite. Toutes les générations se disent concernées, même les retraités actuels. Les plus inquiets sont les 18-24 ans (81%). Et le taux d’inquiétude est le plus élevé parmi les catégories les plus modestes : il est de 80 % chez les employés et de 72 % chez les ouvriers.
Toutefois, les Français surestiment le montant de leur future retraite
Malgré leurs inquiétudes sur le système de retraite, les Français pensent percevoir une pension de retraite de niveau élevé. Près de trois quarts d’entre eux pensent qu’ils percevront à la retraite une pension représentant de 50 % à 80 % de leur dernier salaire. Le montant moyen attendu à la retraite se situe à 70 % du dernier salaire. Et ils souhaiteraient même percevoir 90 % de ces revenus. Or, selon l’OCDE, ce taux de remplacement n’est en moyenne que de 59 % pour l’ensemble des pays de l’OCDE (source : OCDE-2009, Les pensions dans les pays de l’OCDE 2009: Panorama des systèmes de retraites).
Diminution de l’effort d’épargne
La moitié des actifs non retraités déclare épargner en vue de financer leur retraite. Toutefois, la proportion de ces épargnants diminue régulièrement depuis quelques années. Début 2014, ils sont 51 % à déclarer épargner au lieu de 59 % en 2010.Parmi ceux qui n’épargnent pas en vue de leur retraite, sont plus particulièrement concernés les jeunes actifs (55 %) et les ouvriers (58 %).
Une part de plus en plus importante des Français envisage de puiser dans leur épargne au cours de l’année…
57 % des personnes interrogées prévoient d’utiliser leur épargne en 2014 (contre seulement 37 % en 2010).
22 % des personnes interrogées veulent puiser dans leur épargne pour soutenir leur consommation (contre 14 % en 2010). Et ce sont les plus de 65 ans qui sont les plus nombreux à déclarer souhaiter puiser dans leur épargne (30 % dans cette catégorie).
… Parallèment la volonté d’épargner augmente
Dans le même temps, 35 % des Français veulent accroître leur effort d’épargne de précaution (contre 23 % en 2010). Et ce sont essentiellement les jeunes qui veulent épargner davantage (sans doute en raison des difficultés du logement et de l’emploi). Les 18-24 ans sont 57 % à vouloir plus épargner.
Le Cercle des épargnants explique ces évolutions comme des conséquences de la crise. « La stagnation des revenus incite les Français à puiser dans leur épargne pour maintenir leur niveau de vie. La montée du chômage incite, par ailleurs, à renforcer leur effort d’épargne de précaution. »
Méconnaissance des nouveaux produits d’épargne
Deux Français sur trois ignorent l’existence des nouveaux produits d’épargne récemment mis en place : PEA-PME, assurance vie « Eurocroissance » et assurance vie « Vie-Génération« . C’est le PEA-PME qui a le plus de notoriété : 25 % des personnes interrogées en ont entendu parler (contre 14 % pour « Eurocroissance » et 11 % pour « Vie-Génération »).
Et après en avoir pris connaissance, seules 3 à 4 % des personnes interrogées se déclarent prêtes à souscrire à ces produits.
Assurance vie et Livret A : les placements privilégiés pour préparer la retraite
Pour préparer financièrement leur retraite, les Français privilégient l’assurance vie (32 %), suivie du Livret A (14 %). Le Perp ne recueille que 6 % des suffrages. Et un quart des Français juge qu’aucun produit financier ne répond à cet objectif.
Parmi les actifs, ce sont les 18-24 ans et les 35-49 ans qui préfèrent l’assurance vie pour épargner (respectivement 38 % et 34 %). Les 18-34 ans distinguent également le Livret A comme produit d’épargne (pour 18 à 19 % d’entre eux).
