La robotisation progressive du conseil bancaire

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De plus en plus, les banques utilisent des robots pour conseiller les clients ou gérer les portefeuilles. Les robots sont-ils l’avenir du métier bancaire, et avec quelles conséquences ?

Le développement rapide des « robots-conseillers »

L’intelligence artificielle a toujours intéressé la finance, mais jusqu’ici c’est surtout les spécialistes du trading à haute fréquence ou les fonds spéculatifs qui s’étaient penchés sur cette technologie. Aujourd’hui, l’évolution technologique permet à la plupart des banques de proposer une vaste gamme de services en partie confiés à des robots.

Les banques anglo-saxones ont été plus rapides à développer des robots-conseillers que leurs consœurs françaises qui mettent actuellement les bouchées doubles. Ainsi, Le Crédit Mutuel a développé Watson, un robot d’intelligence artificielle, BNP Paribas a lancé Le Lab sur le secteur des interfaces vocales et le robot-conseiller Gambit, La Société Générale s’est associée à Jam pour répondre de façon automatique aux questions des clients.

Le but de ces robots-conseillers est d’améliorer et de réduire le coût du service client, par exemple en élargissant la gamme de conseils accessibles en ligne ou en individualisant la gestion de l’épargne.

Quelles conséquences pour la profession ?

L’apparition des robots permettrait, pour les banques, de réduire leurs coûts. En effet, en proposant plus de services automatisés et en ligne, elles pourraient diminuer le nombre de conseillers en agence voire réduire leur nombre d’agence. A titre d’exemple, la Société Générale a annoncé en novembre la suppression de 900 emplois du fait de fermetures d’agences et l’automatisation de procédures internes.

Cependant, ces évolutions sont-elles négatives pour l’emploi et l’économie en général ? Elles pourraient permettre d’apporter des services plus rapidement et à un moindre coût aux clients, sans que ceux-ci aient forcément à se déplacer en agence.

Quant aux destructions d’emploi, elles pourraient être compensées par la baisse des coûts des services bancaires et donc compensées par des embauches dans d’autres secteurs du fait d’une hausse de la demande adressée à d’autres entreprises. C’est l’éternel débat sur les effets ambigus du progrès technique sur l’emploi.

L’effet du progrès technique sur l’économie a notamment été théorisé au milieu du XXème siècle par l’économiste Joseph Schumpeter. Il parle d’un phénomène de « destruction-créatrice » selon lequel le progrès technique détruit des industries et des emplois dans un premier temps, mais permet aussi l’émergence de nouvelles activités. Ainsi, le volume d’emploi ne diminue pas, mais l’économie gagne en productivité, ce qui est bénéfique à long terme. De façon schématique, la théorie économique postule que, si le progrès technique peut détruire de l’emploi à court terme, il n’en détruit pas à long terme, au contraire, il est une des forces importantes de la hausse du niveau de vie.