Issu de la loi bancaire du 26 juillet 2013, l’Observatoire de l’inclusion bancaire réunit des associations, des banques et les pouvoirs publics sous la présidence du Gouverneur de la Banque de France. Il publie chaque année son rapport qui est l’occasion de faire le point sur l’accessibilité bancaire et le micro-crédit.
L’offre spécifique pour les clientèles fragiles reste méconnue
Depuis 2015, les procédures d’exercice du droit au compte ont sensiblement baissé (-14 %) après avoir augmenté de 117% entre 2009 et 2015.
Parallèlement, les clients en situation de fragilité financière ont été mieux repérés. Ils sont aujourd’hui 3,6 millions à être identifiés comme tels, et malgré la meilleure diffusion de l’offre spécifique (+ 40 %), seulement 10 % des personnes concernées utilisent cette offre.
L’offre spécifique
Pour 3 € maximum par mois, cette offre permet d’avoir une carte à autorisation systématique, deux chèques de banque par mois, 4 virements mensuels SEPA et des prélèvements en nombre illimité, consultation et gestion du compte à distance. Et des frais bancaires moins élevés puisque les commissions d’intervention sont fixées à 4 €/ opération et 20 €/mois (contre respectivement 8 € et 80 € pour les autres clients).
Le surendettement en baisse
Autre mesure de l’amélioration du sort des populations financièrement fragiles : la baisse du surendettement (-22 % depuis 2014 et -12 % sur les 5 premiers mois de 2018). Deux mesures législatives d’application récente issues de la loi Sapin 2 ont probablement un impact important : la suppression de la phase amiable et celle de l’obligation d’homologation par le juge permettent d’accélérer la procédure.
Deux prix du microcrédit récompensent deux associations
Le recours au microcrédit est une autre forme d’accessibilité bancaire. De ce point de vue également, des progrès ont été accomplis. L’encours a encore augmenté pour atteindre presque 1,5 milliard d’euros dont 85 % au titre des microcrédits professionnels. Les microcrédits personnels sont cependant portés par une croissance très dynamique.
François Villeroy de Galhau a salué le modèle français qui mise sur l’action conjointe des banques (qui financent) et des associations (qui accompagnent).
Au travers des deux prix du micro-crédit remis à l’occasion du rapport annuel de l’OIB, ce sont deux associations qui ont été récompensées, Crésus pour le microcrédit personnel et l’Adie pour le microcrédit professionnel.
L’éducation financière est un complément indispensable à l’accessibilité bancaire. La stratégie nationale dont la Banque de France est l’opérateur national, et dans laquelle s’insère l’action de La finance pour tous (NDLR), franchira une nouvelle étape le 3 juillet prochain avec la réunion du Comité stratégique co-présidé par les ministres de l’Economie et de l’Education nationale.