Hélène Baudchon décortique la conjoncture française

la finance pour tous

Hélène Baudchon est économiste chez BNP Paribas, elle décortique pour nous la conjoncture française.
La faiblesse de la croissance française au premier trimestre 2018 (+ 0,2 %) devrait être passagère, et la croissance en 2018 et 2019 est attendue autour de 2 %. De ce fait, le pouvoir d’achat des ménages devrait augmenter ces deux prochaines années. 

Comment se caractérise la conjoncture économique française ?

Si l’on regarde les derniers chiffres publiés par l’INSEE la croissance française ne parait pas très engageante. Au premier trimestre 2018 la croissance française a été faible avec une progression du PIB de 0,2 %, cette décélération faisant suite à cinq trimestres de croissance sensiblement plus élevée (0,7 % en moyenne et 2,3 % de croissance en 2017 en moyenne annuelle).

Cette rupture de rythme est-elle passagère ou durable ? D’après nous, cette essoufflement est ponctuel (principalement dû à l’épisode de froid en février-mars et à des hausses d’impôts qui l’ont emporté sur les baisses). Il est possible que l’on soit face à un retour de la croissance sur un rythme plus soutenable, un ralentissement que les facteurs ponctuels évoqués sont venus accentuer.

Si l’on attend un retour de la croissance les prochains trimestres c’est avant tout parce qu’elle a des bases solides et qu’elle bénéficie du soutien de conditions monétaires et financières favorables, ainsi que d’une politique économique favorable.

Quelles sont vos prévisions pour la croissance française et le pouvoir d’achat ?

Selon nos prévisions la croissance française devrait s’élever à 2 % en 2018 et 2019. Cependant, les risques augmentent, notamment du fait de la remontée des prix du pétrole qui complique la donne à cause de ses effets négatifs sur le pouvoir d’achat des ménages.

Mais cet effet négatif devrait être plus que contrebalancé par l’effet positif de l’amélioration de l’emploi et des salaires (qui représentent les trois-quarts du revenu disponible des ménages). Le pouvoir d’achat sera également soutenu par les baisses d’impôts et les revalorisations de prestations sociales qui sont à venir.

Ces différents éléments devraient déboucher sur une progression du pouvoir d’achat des ménages encore relativement modeste en 2018 (+ 1,5 %, comme en 2017), et un gain un petit peu plus élevé en 2019, aux alentours de 2 %, quoique la marge d’erreur soit grande concernant cet exercice de prévision très délicat.