Les limites du PIB
La croissance économique, c’est-à-dire la hausse du produit intérieur brut, est l’indicateur le plus fréquemment utilisé pour mesurer la performance des pays. Plus précisément, on utilise le PIB par habitant (c’est-à-dire le PIB d’un pays divisé par le nombre d’habitants) pour estimer l’évolution du niveau de vie et pour le comparer entre pays.
Le PIB mesure la production économique d’un pays, ainsi que sa consommation et ses revenus. En effet, une production est consommée et génère des revenus, ces trois grandeurs sont donc équivalentes et correspondent chacune au PIB.
Cependant, le PIB est considéré comme trop restrictif car il ne mesure que des variables économiques et ne prend pas directement en compte d’autres aspects comme la santé, le bonheur, l’écologie…
De ce fait, d’autres indicateurs ont été développés comme l’indice de développement humain (IDH) qui considère notamment le niveau de vie, la santé et l’éducation, ou l’indice du bonheur de l’ONU (la Finlande y est classé première, la France 23ème). Récemment, la Banque Mondiale a créé l’indice du capital humain.
Mesurer l’investissement dans la population
Le nouvel indice de la Banque Mondiale cherche à mesurer l’investissement des pays dans le capital humain, qui se définit comme étant l’ensemble des connaissances, des compétences et des conditions de santé que les personnes acquièrent au cours de leur vie.
Cet indice du capital humain estime le niveau de capital humain qu’un enfant né aujourd’hui pourrait atteindre d’ici ses 18 ans, compte tenu des investissements dans la santé et l’éducation réalisés par son pays. Plus précisément, il mesure la distance qui sépare un pays d’une situation optimale de scolarisation et de santé.
L’indice du capital humain en compte trois facteurs :
- La survie : un enfant né aujourd’hui atteindra-t-il l’âge d’aller à l’école ?
- La scolarité : quelle sera la durée de sa scolarité et quels seront ses acquis ?
- La santé : cet enfant sortira-t-il du système scolaire en bonne santé, prêt à poursuivre ses études ou à entrer sur le marché du travail à l’âge adulte ?
Cet indice varie de 0 (moins bonne note) à 1 (meilleure note).
Par exemple, un indice de 0,5 indique que, dans ce pays, un enfant ne réalisera en moyenne que 50% de son potentiel, par rapport à ce qui aurait été possible s’il avait bénéficié de conditions de santé optimales et d’une scolarisation complète et de qualité.
Le tableau suivant présente différents pays selon leur classement en termes d’indice de capital humain et de PIB par habitant.
|
Pays |
Indice de capital humain |
PIB par habitant (estimation 2018) |
|
Singapour |
0,88 (1er)* |
61 766 $ (10ème)* |
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Allemagne |
0,79 (11ème) |
50 841 $ (17ème) |
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France |
0,76 (22ème) |
44 933 $ (21ème) |
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Etats-Unis |
0,76 (24ème) |
62 152 $ (9ème) |
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Chine |
0,67 (46ème) |
10 087 $ (72ème) |
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Qatar |
0,61 (60ème) |
66 202 $ (7ème) |
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Brésil |
0,56 (81ème) |
10 224 $ (71ème) |
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Inde |
0,44 (115ème) |
2 134 $ (141ème) |
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Tchad |
0,29 (157ème) |
919 $ (164ème) |
Source : Banque Mondiale et FMI
* L’indice de capital humain est calculé dans 157 pays et le PIB par habitant dans 189 pays. Le classement n’est donc pas directement comparable.
