Les défis économiques de l’Ukraine

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L’humoriste et acteur reconverti dans la politique, Volodymyr Zelensky, a été élu le 21 avril 2019 président de l’Ukraine. Ce nouveau dirigeant sans expérience à des postes de responsabilité et au programme flou aura fort à faire pour développer une économie qui souffre de nombreuses faiblesses.

L’économie ukrainienne sort péniblement du marasme

L’Ukraine est devenue indépendante en 1991, suite à l’éclatement de l’URSS. La décennie 1990 est marquée, comme en Russie, par une douloureuse transition vers l’économie de marché. Au début des années 2000, le prix élevé des matières premières profite à l’économie du pays, gros exportateur de minerais et de céréales.

Le pays connaît, en 2014 et 2015, une violente crise politique et économique. En novembre 2013, le gouvernement ukrainien refuse de signer un accord de coopération avec l’Union Européenne, ce qui déclenche une profonde vague de protestations, notamment sur la Place de l’Indépendance, communément appelée place Maïdan, d’où le nom de cette protestation : Euromaïdan.

Le président Viktor Ianoukovytch finit par fuir, puis par être destitué. Sur fond de tensions avec la Russie, la Crimée est rattachée à la Russie et des mouvements séparatistes appuyés par Moscou se développent dans le Donbass, région de l’est du pays. Les troubles internes et la crise avec la Russie effrayent les investisseurs, paralysent l’économie et le PIB plonge de 16,5 % en 2014-2015. En 2015, l’inflation frôle les 50 % et la dette publique rapportée au PIB s’approche de 80 %, soit un doublement en seulement deux ans.

La croissance est revenue en 2016 et se maintient à un rythme proche de 3 % par an depuis, grâce au relatif apaisement des tensions, tant internes qu’externes. Cependant, les défis économiques sont multiples.

De nombreux problèmes à régler

Le principal risque est lié aux tensions avec la Russie. L’intégrité territoriale du pays n’est pas assurée et la partie russophone de la population a un faible sentiment d’appartenance à l’Ukraine. Dans ces conditions, une crise similaire à celle de 2014, toujours latente, peut ressurgir à tout moment. Dans ces conditions, les investisseurs reportent leurs projets et se détournent du pays, freinant ainsi la croissance économique.

Les tensions avec la Russie peuvent également entraîner des coupures ou de fortes hausses du prix du gaz, dont le pays est fortement dépendant pour satisfaire ses besoins énergétiques.

Le pays souffre d’une corruption endémique qui mine l’efficacité de la dépense publique et décourage les entrepreneurs. Par exemple, dans le classement « Doing business » de la Banque Mondiale sur la facilité à faire des affaires, l’Ukraine pointe à la 71ème place mondiale.

L’économie doit également se diversifier au-delà de ses productions traditionnelles dans les minerais et l’agriculture. Sans le développement d’une base industrielle solide, le pays risque de ne pas pouvoir équilibrer sa balance commerciale, ce qui le place dans une situation de dépendance vis-à-vis des créanciers internationaux comme le FMI.  

La tâche s’annonce donc colossale pour le nouveau président qui devra s’attaquer aux faiblesses économiques du pays afin d’élever le PIB par habitant, qui n’est que le 118ème au monde (sur 192 pays).