Chômage, inégalités, sociologie… ce que nous dit l’Insee

la finance pour tous

Alors que les questions économiques et sociales préoccupent les Français, l’Insee publie régulièrement des données permettant d’éclairer le débat. Il ressort de ces statistiques certaines évolutions positives et d’autres plus problématiques.

Géographie et chômage

Selon l’Insee, le taux de chômage en France métropolitaine est de 8,2 % au second trimestre 2019. Cependant, il présente de fortes disparités selon les territoires.

L’Insee mesure le taux de chômage selon la définition du Bureau international du travail. Selon cette approche sont chômeurs l’ensemble des personnes de 15 ans et plus, privées d’emploi et en recherchant un. La définition de l’Insee (2,4 millions de personnes) diffère des chiffres de Pôle emploi (3,4 millions de personnes en catégorie A) qui mesure le nombre de personnes inscrites auprès de Pôle emploi.

En France métropolitaine, le taux de chômage est particulièrement élevé dans le nord, sur le pourtour méditerranéen et en Seine-Saint-Denis. C’est dans les Pyrénées-Orientales que le taux de chômage est le plus élevé (13,9 %), suivi par l’Hérault (12,1 %), le Gard (12 %) et l’Aisne 11,8 %.

A l’inverse, les départements où le taux de chômage est faible sont plus dispersés géographiquement. Ils peuvent être ruraux (les taux les plus faibles de France sont le Cantal ou la Lozère avec respectivement 5 % et 5,4 %) ou urbains (6,4 % à Paris ou 6,5 % dans les Hauts-de-Seine).

taux de chômage en France métropolitaine

Depuis les années 1980, les principales tendances géographiques sont restées identiques : les départements présentant les plus forts et plus faibles taux de chômage ont peu évolué depuis une trentaine d’années.

Par régions, ce sont les Hauts-de-France qui ont le taux de chômage le plus élevé (10,4 %), la Bretagne et les Pays de la Loire ayant toutes deux le taux le plus faible (7 %).

Démographie, inégalités, travail… ce que nous apprend le portrait social de la France

Le portrait social de la France publié par l’Insee étudie l’évolution de la société depuis 40 ans. Il aborde de nombreux thèmes, dont nous présentons quelques-uns ci-dessous :

Durée du temps de temps de travail

On y apprend par exemple que, depuis 1975, la durée effective de travail a diminué de 17 % pour atteindre 1 609 heures en moyenne en 2018. Dans le même temps, les horaires de travail sont devenus de plus en plus flexibles, avec une hausse du travail de nuit et du travail le dimanche.

Mobilité sociale

La mobilité sociale verticale (cas où l’individu et le parent auquel il est comparé appartiennent à des catégories sociales différentes) a augmenté depuis 40 ans. Cette évolution est essentiellement due à la hausse de la mobilité sociale des femmes, alors que celle des hommes a stagné.

Opinions des Français

Les opinions des Français ont sensiblement évolué. Par exemple, en 1979, 3 Français sur 10 pensaient que les femmes devraient être libres de travailler quand elles le désirent, contre 8 sur 10 en 2019.

1977 : Pour ou contre le travail des femmes ?

La vision globale des Français dénote aussi un pessimisme croissant : en 1979, 46 % des personnes interrogées pensaient que leur niveau de vie s’était amélioré sur la décennie écoulée, contre 24 % en 2019.
Les Français sont de plus en plus nombreux à penser que la société a besoin d’une transformation profonde, et sont de plus en plus inquiets du risque d’agression dans la rue (35 % en 1982 contre 59 % aujourd’hui).

Enfin, selon l’Insee, ce sont les personnes les plus aisées qui ont le plus bénéficié des mesures prises en 2018, notamment du fait du remplacement de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) par l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), et la mise en place du prélèvement forfaitaire unique (PFU).

Cependant, en calculant l’évolution du niveau de vie en pourcentage et non pas en euros, le gain est identique pour les 10 % les plus riches et les 10 % les plus pauvres, à + 1,4 % en 2018.