L’épidémie de Covid-19 pèse sur l’économie mondiale

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Alors que le virus se propage en dehors de la Chine, l’activité économique est de plus en plus impactée et les marchés financiers sont à la baisse. À ce stade, un chiffrage précis de l’impact de l’épidémie reste néanmoins très difficile.

Coronavirus : les marchés financiers secoués

Les craintes liées au Covid-19 ont entraîné un plongeon des indices boursiers. Le CAC 40, malgré un léger rebond ces derniers jours, a perdu 12 % depuis son plus haut de la mi-février. Les principaux marchés boursiers mondiaux ont suivi une tendance similaire.

Les investisseurs, se détournant des actions jugées risquées, se sont rués sur les obligations d’État, considérées comme sûres. Ainsi, le taux à 10 ans des obligations françaises a diminué jusqu’à atteindre momentanément – 0,3 %. En effet, si les investisseurs achètent des obligations, cela fait augmenter leur cours, et donc mécaniquement baisser leur taux.

Les matières premières sont aussi orientées à la baisse du fait d’une moindre demande chinoise. Ainsi, le baril de pétrole est passé de 59 à 51 dollars au cours de la dernière semaine de février.

Un fort impact sur l’économie chinoise

La Chine, qui a mis à l’arrêt une partie de son économie pour lutter contre l’épidémie, connaît une crise violente, même si elle est pour l’instant difficile à évaluer.

Par exemple, les ventes de voitures sur les deux premières semaines de février 2020 ont été de 92 % inférieures aux ventes sur la même période en 2019. De plus l’indice PMI pour le mois de février a plongé à 35,7, soit une chute encore plus forte que lors de la crise de 2008.

Épidémie de Covid-19 : répercussions mondiales

Les conséquences sur l’économie mondiale commencent à se faire sentir par plusieurs canaux. Le premier est la baisse de la demande chinoise qui pénalise à la fois les pays exportateurs de matières premières (Arabie saoudite, Russie, Australie…), les pays recevant un grand nombre de touristes chinois, comme la Thaïlande dont les arrivées de touristes pourraient baisser de 20 % en 2020 (l’impact en France serait moins important puisque les Chinois représentent moins de 3 % des touristes étrangers), ainsi que de nombreuses autres industries (automobile, luxe…).

De plus, l’arrêt de nombreuses entreprises chinoises a entraîné une pénurie de pièces détachées pour l’industrie d’autres pays. Par exemple, Hyundai a dû fermer des usines en Corée du Sud faute d’approvisionnements nécessaires.

Enfin, la propagation du virus à d’autres pays commence à peser sur leur activité. Par exemple, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont été placées en quarantaine en Italie, des concerts, évènements ou salons sont annulés au Japon, en Corée du Sud, en France…

Selon l’OCDE, la croissance mondiale pourrait atterrir à 2,4 % cette année, comparé à 2,9 % anticipé avant le début de l’épidémie. Il s’agit cependant d’un scénario optimiste considérant que le pic de l’épidémie en Chine serait atteint au premier trimestre. Une propagation durable et mondiale du virus aurait un impact bien plus négatif.

En réaction au ralentissement mondial, des actions pourraient être prises, comme des baisses de taux des banques centrales et une relance budgétaire des États. L’Australie a déjà pris une telle mesure, en baissant son taux directeur de 0,25 point à 0,5 %.