L’économie française rudement éprouvée par le Covid-19

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Alors qu’une grande partie de l’économie française est paralysée par le confinement, les premières statistiques économiques s’annoncent catastrophiques. En réponse à cette crise, l’État lance des mesures de soutien pour limiter le choc.

Le déficit public en forte hausse

Suite au déclenchement de la crise du Covid-19, le gouvernement a lancé un plan de soutien à l’économie. Il se matérialise par des garanties de prêt aux entreprises à hauteur de 300 milliards d’euros, et des mesures de soutien pour un montant de 45 milliards d’euros (report de charges, chômage partiel…)

Ces mesures vont mécaniquement creuser le déficit public. Selon le projet de loi de finances rectificatives du 23 mars, le déficit public devrait s’établir à 3,9 % du PIB en 2020 (contre 2,2 % du PIB anticipé avant la crise). La dette publique dépasserait ainsi les 100 % du PIB.
Ces prévisions sont basées sur une hypothèse de baisse de PIB de 1 % en 2020 (contre une hausse de 1,3 % initialement anticipée).
Cependant, au vu des premiers indicateurs économiques, la crise pourrait être plus violente, et le déficit public risque de se creuser au-delà du seuil annoncé par le gouvernement.

La crise économique est mondiale. La plupart des pays sont dans une situation similaire à la France et creusent leur déficit public pour soutenir leur économie. Par exemple, les États-Unis prévoient un plan de soutien de 2 000 milliards de dollars.

Des premiers indicateurs économiques en chute libre

En France, l’indice PMI était de 51,9 en février, et a plongé à 30,2 en mars, soit la plus forte chute jamais enregistrée. Cet indice est un sondage réalisé auprès des directeurs d’achat des entreprises qui sert à estimer l’opinion du secteur privé sur la conjoncture économique. Lorsque l’indice est inférieur à 50, cela traduit une contraction de l’activité économique.

Selon les estimations de l’Insee, le confinement actuel conduit à une perte d’activité de 35 %. La construction, l’industrie et les services marchands (qui comprennent notamment le tourisme et le transport) sont les secteurs les plus touchés, avec une perte d’activité de respectivement 89 %, 52 % et 36 %.
Un confinement d’un mois conduit ainsi à une perte de PIB trimestrielle de 12 %, et à une perte annuelle de 3 %.