Le pouvoir d’achat des Français impacté par la crise Covid-19

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Les conséquences économiques de la crise sanitaire touchent déjà 4 Français sur 10, notamment les plus fragiles financièrement, et creusent les inégalités selon les résultats de la 9ème édition du baromètre annuel Cofidis/CSA.

La société de crédit à la consommation Cofidis vient de publier les résultats de la 9ème édition de son baromètre annuel sur le pouvoir d’achat des Français, réalisé avec l’institut CSA. L’enquête a été menée du 27 avril au 5 mai 2020, auprès d’un échantillon de 2 011 personnes représentatif de la population française âgée d’au moins 18 ans, constitué d’après la méthode des quotas.

4 Français sur 10 touchés par les conséquences économiques de la crise sanitaire

L’appréciation des Français sur leur pouvoir d’achat des Français est relativement positive, avec 45 % d’entre eux qui estiment leur pouvoir d’achat comme étant stable sur les 12 derniers mois. Mais la crise sanitaire a mis un terme à cette tendance positive.

4 Français sur 10 touchés par les conséquences économiques de la crise sanitaire

4 Français sur 10 (41 %) déclarent que leur situation financière personnelle est déjà touchée par les conséquences économiques de la crise sanitaire. Les ménages concernés sont les plus fragiles financièrement et ceux dont l’activité s’est drastiquement réduite ou arrêtée :

  • les commerçants, les artisans et chefs d’entreprise (74 %),

  • les chômeurs (59 %),

  • les ouvriers (56 %).

Toutefois, 26 % des Français les plus fragiles financièrement estiment que les aides mises en place par le Gouvernement ont un impact positif sur leur pouvoir d’achat.

Un découvert bancaire de l’ordre de 375 euros

Les premiers effets liés à la crise sanitaire du Covid-19 sont visibles sur le budget des Français.

Le niveau du découvert bancaire est en forte hausse, de 34 euros sur un an, atteignant un montant moyen de 375 euros (contre 341 euros en 2019).
La hausse du découvert bancaire est plus marquée chez les étudiants (218 euros contre 87 euros en 2019, soit une hausse de 131 euros) et chez les CSP- avec une hausse de 41 euros (montant moyen de 359 euros contre 318 euros en 2019).

Les demandes de report ou d’aménagement des crédits à la consommation sont en hausse : 14 % des ménages les plus modestes (touchant entre 1 000 et 1 500 euros net imposable par mois) déclarent avoir demandé un aménagement de leur crédit pendant la crise, soit le double de la moyenne des Français.

Les Français estiment qu’ils leur manquent 449 euros chaque mois pour vivre confortablement, soit 22 euros de plus en un an (427 euros en 2019).
Cette évolution est encore plus marquée chez les CSP- (un manque de 477 euros contre 404 euros en 2019) et les ouvriers (481 euros contre 374 euros en 2019).

Des inégalités accrues

Les Français les plus aisés semblent être, logiquement, plus épargnés par les conséquences de la crise sur leur pouvoir d’achat : 75 % des Français touchant 3 000 euros et plus par mois (net imposable) déclarent que la crise n’a pas atteint leur situation financière personnelle.

Les conséquences économiques de la crise sanitaire sur le pouvoir d’achat des Français sont liées notamment au maintien ou non de l’activité professionnelle pendant la période d’épidémie de Covid-19.
La majorité des CSP+ déclarent avoir poursuivi leur activité à temps plein (62 % des cadres, professions libérales et 60 % des CSP+), alors que l’activité professionnelle a été largement réduite pour les catégories de Français les plus modestes : 26 % des ouvriers, 24 % des CSP- et 22 % des employés déclarent avoir été mis au chômage partiel à 100 %.

62 % des Français estiment que leur situation financière va se dégrader

Selon le baromètre Cofidis/CSA, les Français sont plutôt inquiets voire très pessimistes concernant l’avenir.
62 % des Français craignent une aggravation de leur perte de pouvoir d’achat dans les prochains mois, notamment les CSP- (70 %). Et 3 Français sur 4 n’envisagent pas d’amélioration de leur pouvoir d’achat au cours des 12 prochains mois.

48 % des Français se déclarent inquiets pour leur avenir professionnel, notamment les chômeurs (73 %), les indépendants (68 %) et les étudiants (60 %).

Globalement, la part des Français qui envisagent de conduire des projets nécessitant des dépenses importantes au cours des 12 prochains mois est stable (61 % ; -1 point).
Il est à noter que les CSP+, les cadres et les professions libérales, qui déclarent ne pas être touchés par la crise, envisagent toutefois de réaliser moins de projets que l’an dernier (68 % contre 74 % en 2019 pour les cadres).

Et pour financer leurs projets, 64 % des Français comptent puiser dans leur épargne (en hausse de 9 points par rapport à l’an passé) ou d’utiliser plus largement le paiement en plusieurs fois sans frais (27% ; +8 points) alors que le crédit à la consommation est en baisse (27% ; -10 points).