Immobilier : la crise sanitaire modifie sensiblement les comportements des Français

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Le Conseil supérieur du notariat a présenté le 13 décembre un premier bilan immobilier de 2021, particulièrement dynamique, ainsi que les nouvelles tendances et motivations des acheteurs. Il est manifeste que la crise sanitaire a accéléré la recherche d’une meilleure qualité de vie, notamment pour les Franciliens, qui se portent vers des villes moins denses.

Un marché immobilier particulièrement dynamique

Sans attendre la clôture définitive des chiffres de l’année, les notaires enregistrent un nouveau record du nombre de transactions, de 1,2 million au 31 septembre, soit 15 % de plus que sur la période précédente, marquée par deux confinements, et + 14,5 % par rapport à 2019. Ces hausses démontrent que la crise sanitaire a accéléré fortement une tendance haussière du marché. « Depuis la sortie des confinement(s) et dans un contexte de taux historiquement bas, les Français ont accéléré la concrétisation de leur projet ». La crise sanitaire a révélé de nouveaux comportements immobiliers et « a conforté beaucoup de candidats à l’acquisition en les recentrant sur leurs besoins essentiels : espace, qualité de vie », relève l’étude des Notaires.

Des hausses plus fortes en province

Le désir d’espace et de s’éloigner des zones denses provoquent une hausse des prix en province.

C’est vrai pour les appartements anciens : sur un an, les prix des appartements anciens ont augmenté en moyenne de 5,2 %, soit légèrement moins que l’an dernier (+ 6,6 %) mais supérieure à celle les années antérieures. La hausse est plus prononcée en province (+7,5 %) et plus atténuée en Île-de-France (+2,5 %). C’est encore plus net pour les maisons anciennes, dont le prix a progressé de 9 % au 3e trimestre 2021.

Evolution du prix de l'immobilier en 2021

La ruée vers l’Ouest !

D’une manière générale, c’est l’Ouest qui tire le plus profit du nouveau contexte immobilier post sanitaire : Rennes enregistre sur un an une hausse de + 9,8 % pour les appartements et + 13 % pour les maisons anciennes. Sur 10 ans, la capitale de la Bretagne affiche une progression de 53 %, contre 47 % pour Nantes, ou encore 64 % pour Bordeaux !

Une hausse des prix qui rime avec un pouvoir d’achat immobilier en baisse

Pour les acheteurs, la conséquence directe de ces hausses est la diminution de l’espace de vie, que l’on cherche à compenser par une nouvelle qualité de vie, en déménageant. Le cœur des villes devient de plus en plus sélectif, le poids des cadres se renforçant en cœurs de villes et hypercentres : 52 % à Lyon, 44 % à Grenoble, 43 % à Toulouse.

Comme le précise l’étude, la surface finançable, avec une mensualité de 800 €/mois pendant 20 ans (et sans apport) d’un appartement ancien s’établit en moyenne à 50 m² en 2021, en recul de 4 m² en 2020.

En conclusion, selon les notaires, la dynamique du marché devrait se poursuivre en 2022, poussée par les profondes évolutions des comportements immobiliers des Français.

Une crise sanitaire qui modifie les choix des acheteurs

Selon l’enquête Harris Interactive (*), les 3 raisons qui incitent le plus les Français à déménager restent inchangées par rapport à 2019 : c’est d’abord le souhait d’un meilleur logement, ensuite l’envie d’accéder à la propriété et enfin, les raisons liées au travail / aux études.

Mais la crise sanitaire dégage d’ores et déjà plusieurs tendances de fond.

Outre le fait que 18 % des Français aient déménagé durant la crise sanitaire, le souhait d’avoir un logement avec un extérieur, plus grand et dans une zone moins densément peuplée sont les motifs de déménagement les plus fréquemment cités. Le critère de la connectivité du logement devient aussi un critère important d’achat, que soit pour les loisirs (80 %, +6 pts) ou pour le télétravail (60 %, +7 pts).

(*) Enquête Harris Interactive réalisée en ligne du 5 au 15 octobre 2021 auprès d’échantillon national représentatif de 1 637 personnes.